« 18 jours » de la révolution égyptienne au Festival de Cannes

Cannes, ce n'est pas qu'un mélange de la crème du cinéma d'auteur et de paillettes. C'est aussi une caisse de résonance de l'actualité mondiale. Cette année, des documentaires iraniens et tunisiens sont projetés en sélection. Le 18 mai, c'était un ensemble de dix court métrages égyptiens, réunis sous le titre 18 jours qui était montré.

 

C'est une première au festival de Cannes : un pays est mis à l'honneur de cette 64e édition. La direction du festival salue ainsi le renversement de l'ancien président Hosni Moubarak. Mais pas seulement. En présentant, hors compétition, le film collectif 18 jours, en présence de la délégation égyptienne, le sélectionneur Thierry Frémaux a également mis en avant l'apport de ce pays au 7ème art.

L'oeuvre collective a été tournée dans l'urgence. Mais ces dix courts-métrages ne sont pas des documentaires sur la révolution. Ce sont des pièces de fiction, évoquant chacun à sa manière ces 18 jours, du 24 janvier dernier au 11 février, où l'Egypte a changé de tête et peut-être, car ce n'est pas encore consolidé, de régime.
Réalisé pour la plupart par des cinéastes trentenaires, ces films mettent en avant le rôle des jeunes. Et c'est aussi comme un passage de témoin cinématographique. Une façon de montrer que la relève de Youssef Chahine, décédé il y a trois ans, est bien debout.

Par contre, ce film a aussi provoqué un malaise parmi les artistes égyptiens. L'un des acteurs, Amr Waked, a même refusé de monter les marches hier. Il reproche à deux des réalisateurs, Sherif Arafa et Marwan Hamde, d'avoir été des collaborateurs actifs du régime de Moubarak. Et puis certains Egyptiens de France voyaient aussi d'un mauvais oeil la participation au dîner officiel de l'ambassadeur d'Egypte à Paris, qui s'était opposé aux manifestations.

 

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