« Le parti pris d’emblée était de partir d’une analyse ultra-réaliste, très factuelle, a déclaré le réalisateur Xavier Durringer à la conférence de presse lors de la présentation du film à Cannes. Il n’a jamais été question de faire un film pamphlétaire, satirique, partisan dans un sens ou dans un autre. »
La Conquête est une plongée au cœur du pouvoir. C’est surtout le portrait d’un animal politique d’un genre nouveau. Un homme impulsif, vorace, rapide, changeant de postures et de convictions plus vite que son ombre. Un homme surtout magnant à merveille les médias. Quel est le degré de ressemblance entre le personnage incarné par Denis Podalydès et le vrai Nicolas Sarkozy ? 90 pour cent, disent les réalisateurs Xavier Durringer et Patrick Rotman, qui ont compulsé des milliers de documents et interrogés de multiples témoins pour écrire le scénario de La Conquête. Autour de Nicolas Sarkozy, le spectateur croit reconnaître des figures connues : Rachida Dati, Jacques Chirac, Dominique de Villepin...
Durringer fait le portrait du candidat Sarkozy, mais surtout du Sarkozy intime, celui que le départ de sa femme Cécilia, laisse sur le carreau, ravagé de chagrin. C’est sans doute le reproche que l’on peut adresser à La Conquête, un film qui passe sous silence les grands enjeux politiques de la campagne présidentielle de 2007 pour mieux mettre l’accent sur l’humanité et fragilité du personnage.