«Le gamin au vélo», les frères Dardenne inventent le vélo movie

Les frères Dardenne ont présenté dans la compétition officielle une nouvelle histoire belge. Le gamin au vélo est un vaudeville social sans chansons, mais entrecoupé de scènes de bicyclette. Un garçon de 11 ans, sans mère et abandonné par son père, fugue à tout va jusqu'à ce qu’il trouve sa place dans la vie. Du cinéma social vissé sur la selle d’un vélo.

Un enfant au téléphone. Il raccroche : le numéro n’est plus attribué. Il tourne en rond, fugue. Il cherche son père… et son vélo. Le deux-roues comme métaphore de la vie. Cyril a perdu sa mère et son père l’a placé dans un foyer pour enfants. Une vérité que le gamin têtu ne veut pas voir. Alors, il cherche désespérément à le retrouver.

Le vélo symbolise ce voyage intérieur que le garçon entreprend. Le vélo vient du père. C’est le père qui le vend… et son fils avec. Pitoyablement lâché, il s’accroche au vélo. C’est une coiffeuse rencontrée par hasard qui le rachète et devient son ange gardien. Un autre jeune le vole et signale ainsi l’entrée de Cyril dans une nouvelle cité. Le pneu crevé nous avertit de la descente aux enfers du garçon. Et quand il est enfin prêt à échanger son vélo ardemment défendu, il nous signale sa rédemption.

La troisième Palme d'or ?
 

Jean-Pierre et Luc Dardenne fêtent leur cinquième sélection en compétition et aspirent à leur troisième Palme d’or, après Rosetta en 1999 et L’Enfant en 2005. Pour leur conte des temps modernes Le Gamin au vélo, ils ont engagé Cécile de France pour incarner la coiffeuse Samantha qui s’acharne à sauver cet enfant perdu, joué par Thomas Doret.

Comment faire comprendre à un môme de 11 ans que son père ne veut plus de lui ? Aucune chance, sauf s’il trouve lui-même la petite annonce où le père a vendu le vélo tant aimé. Comment conquérir le cœur d’un enfant abandonné ? Samantha lui rachète le vélo. Comment retrouver son équilibre et sa confiance dans la vie ? Sur le vélo. Une parabole belle et juste.

Une simplicité désarmante

Les frères Dardenne nous surprennent avec une écriture cinématographique qui semble à première vue anodine. Des images d'une simplicité désarmante, situées dans la ville industrielle de Seraing, près de Liège. Tout est raconté sur un ton fortuit. En attendant, les réalisateurs cernent l’essentiel. Le gamin sauvage et courageux reçoit et donne des coups durs, mais s’en sort. Une petite histoire triste qui nous remonte le moral.

 

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