L'immigration : une chance pour la France… C’est le livre qu’a publié Bernard Stasi en 1984. Le titre se voulait un brin provocateur mais il était surtout significatif des convictions profondes de ce fils d'immigré italien, devenu énarque puis homme politique d’envergure.
Figure du centrisme, Bernard Stasi fit partie du Centre des démocrates sociaux (CDS) et de l'Union pour la démocratie française. Il a défendu les valeurs humanistes et la laïcité tout au long de sa carrière politique qui le mena aux fonctions de député de la Marne et maire d'Epernay, à celles de médiateur de la République en passant notamment par celles de ministre des Départements et Territoires d'outre-mer ou de député européen.
Le « rapport Stasi » sur la laïcité, remis en 2003 à Jacques Chirac qui était alors président de la République, reste un document de référence, même aujourd'hui où le thème est de nouveau dans l'actualité.
Mais ce qui a marqué et marquera encore, c'est le combat de Bernard Stasi contre les idées d'extrême-droite, un marqueur dans son parcours. Il était sans concession et prônait la culpabilisation des électeurs du Front National car, pour lui, voter Le Pen n'était ni innocent ni normal.
Bernard Stasi s'était retiré de la vie politique depuis quelques années. Souffrant de la maladie d'Alzheimer, il est décédé dans un hôpital parisien. Ses obsèques auront lieu le mercredi 11 mai en la basilique Sainte-Clotilde, dans le VIIe arrondissement de Paris.