Cette affaire d'emplois fictifs ressemble en tout point à celle de la Mairie de Paris. La justice soupçonne Gaston Flosse d'avoir mis en place entre 1993 et 2004 un vaste système clientéliste. L'enquête a démontré que sous sa présidence, la collectivité territoriale de Polynésie rémunérait de nombreux bénéficiaires qui n'exerçaient aucune activité.
Les emplois fictifs étaient accordés en considération de liens personnels et du soutien apporté au parti politique de Gaston Flosse. Parmi les bénéficiaires, figurent des journalistes, des syndicalistes et des hommes politiques de premier plan, à l'instar des deux députés UMP de la Polynésie française Bruno Sandras et Michel Buillard.
Au total ils sont 85 à être convoqués par le Tribunal correctionnel de Papeete mais il est fort possible que le procès ne dure que quelques heures. Car comme dans le procès de Jacques Chirac, la défense de Gaston Flosse va déposer une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
Si le tribunal décide de la recevabilité de cette QPC, alors le procès serait repoussé de trois mois pour laisser le temps à la Cour de cassation de se prononcer. Et ce scénario a de grande chance d'aboutir, puisque Jean Yves Leborgne l'avocat qui a déposé la fameuse QPC qui en mars dernier a fait dérailler le procès de Jacques Chirac est également l'un des avocats de Gaston Flosse.