Initialement le procès ne devait durer que deux demi-journées, pas plus. Un délai anormalement court déplorent les avocats des victimes au premier jour du procès. Presque autant que pour un scooter volé s'indignent les familles.
Dans la confusion, la présidente du tribunal fait savoir, bien après la suspension d'audience, que les débats finalement se poursuivront jusqu'à vendredi. Les parties civiles dénoncent un traitement extrêmement désinvolte, une affaire appréhendée par la justice comme une simple histoire de vices cachés, ajoutent les avocats.
Espoirs déçus
Même la salle du tribunal, minuscule, ne permet pas d'accueillir toutes les familles. Alors on se serre, les hommes se lèvent pour permettre aux femmes de s'asseoir, les jeunes restent debout au fond silencieux. Tous sont venus dans l'espoir que la justice, six ans après les faits, désigne enfin un responsable.
Malgré l'audition de dizaines de témoins, rappelle la présidente, l'auteur de l'incendie criminel n'a pas été identifié. A défaut d'un auteur, tous les regards se tournent vers les deux associations qui géraient l'immeuble.
La vétusté et une grande concentration d'habitants explique ce lourd bilan, note laconiquement l'enquête. Les survivants de la tragédie veulent aujourd'hui savoir pourquoi les autorités les ont logés pendant 10 ans, dans un immeuble hautement inflammable. Les débats vont pouvoir commencer.