Avec notre envoyée spéciale aux Antilles, Véronique Rigolet
La Guadeloupe a été il ya deux ans, l’épicentre de la grave crise sociale qui a secoué pendant sept semaines les Antilles françaises. Deux ans après, Nicolas Sarkozy entend faire le bilan des mesures prises pour enrayer la crise, et notamment pour lutter contre la cherté de la vie aux Antilles. La parole de l’Etat a été respectée, fera valoir le président, tout en défendant à nouveau la nécessité d’un développement économique plus dynamique pour les Antilles et cela passe selon lui, par le développement du tourisme en Martinique et de l’agroalimentaire en Guadeloupe pour réduire les importations, et y développer une véritable production locale.
On s’attend donc à un discours très volontariste à la hauteur du travail qui reste à
accomplir pour sortir les Antilles du marasme. A Fort-de-France, les Martiniquais n’attendent pas grand-chose de cette visite. Ils sont pour le moins, résignés, alors que les prix restent toujours très élevés et que le chômage des jeunes bat tous les records (36% en Martinique, 44% en Guadeloupe). La situation est donc toujours potentiellement explosive.
Une visite présidentielle à portée politique
Une visite éminemment politique - comme toutes les visites du président Sarkozy - à quelques semaines d'élections cantonales, à quelques mois des sénatoriales et à quinze mois de la présidentielle. Le président a d'ailleurs emmené avec lui Jean-François Coppé, le patron de L’UMP. Ce dernier ne fait pas mystère de ses ambitions de conquête des Antilles, toujours fermement ancrées à gauche : « L’idée surtout c’est de rencontrer nos troupes et de commencer à préparer la levée en masse pour l’élection présidentielle, parce que cela concerne toutes les régions de France, et qu’on va y travailler partout. Et je suis très heureux d’être ici en Outre-mer ».
Dès son arrivée à Fort–de-France, Jean-François Coppé a tenu meeting auprès de militants UMP alors que le président Sarkozy a reçu, lui, les grands élus de la région.