La justice rouvre le dossier sur le naufrage inexpliqué du Bugaled Breizh

En France, la Cour de cassation a donné son feu vert à une enquête sur un sous marin nucléaire qui pourrait avoir provoqué le naufrage du chalutier Bugaled Breizh. Le 15 janvier 2004, cinq marins français avaient péri dans ce naufrage toujours inexpliqué. L'enquête pourrait s'accélérer.

Les deux juges d'instruction nantais en charge du dossier Bugaled Breizh ont désormais les coudées franches. Jusqu'à présent la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes, sans s'opposer à la poursuite de l'information judiciaire, refusait cependant plusieurs demandes d'audition présentées par les parties civiles. La cour de cassation est venue clarifier les choses. Elle valide la poursuite de l'enquête visant à identifier le sous marin fautif.

Pour le moment les diverses marines de l'Otan qui participaient à des manœuvres sur le lieu où a sombré le chalutier, contestent l'implication d'un de leurs submersible...Mais les experts sont formels : seul un sous marin, ayant crocheté par accident les câbles du chalut, a pu tirer vers le fond cet imposant bateau de pêche et le couler en moins d'une minute, ne laissant aucune chance aux cinq membres d'équipage.

Un sous-marin fantôme

Reste désormais à identifier le navire fautif : trois sous-marin, suspectés d'avoir joué un rôle dans le naufrage, sont dans le collimateur de la justice : un néerlandais le Dolfin, un britannique Le Turbulent et un américain pour l'heure non identifié.

Le 15 janvier 2004, le chalutier breton a déployé ses filets au sud-ouest de l’Angleterre. Mais la zone est loin d’être déserte : les marines de l’Otan y sont en exercice et de nombreux sous-marins sont en opération.

L’hebdomadaire Le Marin citant un témoin anonyme, explique que peu après le drame le sous-marin nucléaire britannique « Le Turbulent » aurait envoyé un message indiquant qu’il était en avarie et qu’il interrompait l’exercice pour rentrer à terre.

Il a aussi était prouvé que le submersible néerlandais « Le Dolfin » a également subi une avarie et a lui aussi regagné son port d’attache.

Mais la dernière thèse de l’expert nommé par la justice française est de dire que ce serait plutôt un sous marin de nationalité américaine qui serait responsable du drame.

« Toutes les pistes doivent être analysées avec précision », souligne Christian Bergot, l’avocat des familles des victimes du chalutier. Mais les juges nantais engagés dans la recherche de la vérité, risquent de se heurter désormais à un obstacle de taille : et il se nomme « secret défense ».

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