France : Ségolène Royal candidate aux primaires socialistes

A 17 mois de l'élection présidentielle française, la socialiste Ségolène Royal a annoncé sa candidature aux élections primaires organisées l'an prochain pour désigner le futur candidat du Parti socialiste. Ségolène Royal est la troisième personnalité du PS à se déclarer, après Manuel Valls et Arnaud Montebourg.

Ségolène Royal a choisi deux quotidiens de sa région Poitou-Charentes, La Nouvelle République du Centre et Centre Presse, pour annoncer sa candidature. A la question « Êtes-vous candidate aux primaires du Parti socialiste ? », elle répond: « J'ai longuement réfléchi et beaucoup consulté. Le moment est venu d'avancer dans la clarté et la simplicité : ma réponse est oui ».

« Je sais d'expérience qu'il faut plus que quelques mois pour se préparer et pour rassembler. Qui ne voit que la droite est déjà en campagne, d'ailleurs elle ne s'en cache pas », ajoute la présidente de la région Poitou-Charentes.

« Pas d'annonce intempestive »

Dans son entretien, Ségolène Royal affirme sa volonté d'« écouter les Français » et annonce qu'elle ira à leur « rencontre », autrement dit en campagne. Avec cette déclaration anticipée de candidature, elle qui jouait depuis l'été dernier la partition de l'unité au PS, se démarque à nouveau de son camp de façon fracassante.

Il y a peu encore, elle affirmait ne pas vouloir « d'annonce intempestive ». Le mois dernier sur France 5, elle avait ainsi déclaré: « J'ai pris des engagements avec Martine Aubry. Je ne ferai pas d'annonce intempestive avant de lui en avoir parlé ». Mais de récentes déclarations de la patronne du PS semblent avoir précipité l'annonce de sa candidature. Mercredi, Martine Aubry a évoqué l'existence au sommet du PS d'une entente entre le patron du FMI, elle-même et Ségolène Royal, pour ne pas se présenter les uns contre les autres aux primaires.

Deux jours après, la présidente de Poitou-Charentes ripostait en assurant qu'il n'y avait « pas de pacte pour empêcher les primaires », et attaquait « ceux qui veulent toujours retarder pour reculer la confrontation politique », allusion à peine voilée à DSK et Aubry, muets sur leurs intentions pour 2012.

Un calendrier jugé trop tardif

« Chacun est libre de se présenter », a déclaré le numéro 2 du PS, Harlem Désir, l'un des rares à réagir rue de Solférino. Mais pour le député Michel Sapin, proche de François Hollande, « tout s'accélère ». Les partisans de l'ancien numéro un du PS plaident pour une accélération du calendrier, jugé trop tardif et taillé selon eux au bénéfice d'un seul homme : Dominique Strauss-Kahn, tenu par son devoir de réserve au FMI.

A droite, le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé, a ironisé lundi soir sur cette annonce : « Je note qu'entre les candidats déclarés et ceux qui le seront dans les prochains mois, il y aura bientôt plus de compétiteurs à la primaire que d'adhérents au PS ».

En 2007, à la précédente présidentielle, Ségolène Royal avait emporté la candidature, à l'occasion d'un vote uniquement de militants, face à Dominique Strauss-Kahn et à l'ancien Premier ministre Laurent Fabius. Elle avait ensuite été battue par Nicolas Sarkozy (53%).

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