Nicolas Sarkozy s'énerve contre les journalistes, Ségolène Royal les défend

L'affaire de l'attentat de Karachi a été évoquée en filigrane par Nicolas Sarkozy devant le congrès des maires de France, mardi 23 novembre 2010. Le chef de l'Etat dénonce les polémiques qui empoisonnent selon lui le climat politique, des polémiques qui ne respectent rien dit-il. Après cette nouvelle attaque présidentielle contre la presse, les journalistes trouvent quelqu'un pour les défendre : la socialiste Ségolène Royal.

Le président français Nicolas Sarkozy s'est récemment emporté face à des journalistes, provoquant l'un d'eux en le taxant de pédophile pour montrer qu'on ne peut mettre en cause quelqu'un sans preuve, dans un contexte de soupçons de corruption autour d'un marché d'armement. L'échange entre le président français et la presse, relayé depuis lundi soir, 22 novembre par plusieurs sites internet, a eu lieu en marge du sommet de l'Otan à Lisbonne vendredi soir, 19 novembre.

Après cela, une réunion de Ségolène Royal sur la liberté de la presse, tombe plutôt bien. Elle a des choses à dire, alors que Nicolas Sarkozy vient de traiter de pédophile un journaliste qui l’interrogeait sur l’affaire Karachi.

Ségolène Royal : « Il y a une loi qui réprime les injures publiques. La loi doit être la même pour tous, pour les citoyens comme pour le président de la République. Je pense qu’il doit être puni ».

Ségolène Royal oublie un détail : le président est intouchable pendant tout son mandat. Mais l’ancienne rivale de 2007 a la rancune tenace. Dans le débat d’entre deux tours, Nicolas Sarkozy lui avait reproché de perdre ses nerfs, eh bien…

Ségolène Royal : « Un président de la République doit savoir tenir ses nerfs, doit savoir retenir sa colère injuste, et doit savoir garder son sang-froid. S’il perd son sang-froid à ce point, c’est qu’il a peut-être quelque chose à se reprocher. Alors, qu’il nous dise très rapidement ce qu’il a à se reprocher ».

Les mots sont lourds de sens, mais vient le coup de grâce. Ségolène Royal :  « Il faut vraiment maintenant, dans cette chape de plomb et dans cette mainmise du pouvoir sur la justice, sur les médias, [il faut] que ça cesse et que la démocratie revienne en France ».

La France n’est plus une démocratie. Jamais Ségolène Royal n’était allée aussi loin dans son combat contre Nicolas Sarkozy.

 

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