2009, c’est l’année de la récession avec ses conséquences : montée du chômage, ralentissement de la croissance et du pouvoir d’achat. L’activité s’est contractée de 2,6% en moyenne annuelle. C’est le plus fort recul du Produit intérieur brut (PIB) depuis l’après-guerre. Lors des récessions de 1975 et 1993, le PIB avait baissé de l’ordre de 1%.
Une situation qui a pesé directement, selon l’Insee, sur le marché de l’emploi. La crise s’est traduite en France par des destructions massives d’emploi : 257 000 emplois ont disparu entre le début et la fin de l’année 2009, dans l’industrie notamment, un secteur plus sensible à la crise. A la fin décembre 2009, la France comptait 2,6 millions de demandeurs d’emploi. Chez les moins de 25 ans et les plus 50 ans, le chômage a progressé plus rapidement.
Les familles monoparentales plus pauvres
Même s’il faudra un certain temps aux économistes de l’Insee pour mesurer les conséquences sociales de la récession, le rapport propose déjà des premières indications. Le nombre de personnes ayant des découverts bancaires ou ayant du mal à boucler leur budget a ainsi augmenté en 2009. Selon l’Insee, les familles monoparentales et les personnes aux revenus faibles sont les deux groupes qui ont eu la qualité de vie la plus dégradée. Plus de 30% d’entre elles, ont perdu en qualité de vie.
Les inégalités face au coût du logement se sont également creusées entre 1996 et 2006. Les dépenses de logement (loyers, remboursement d’emprunt, charges) pèsent de plus en plus dans le revenu des ménages à faibles ressources. La part de leurs ressources que les ménages consacrent au logement est plus importantes que dix ans auparavant. La hausse a été plus forte pour les ménages à faibles ressources (les 30% des ménages les plus modestes) que pour les plus aisés.
Moins d’emploi chez les Français d’origine maghrébine
Cette édition 2010 propose également un éclairage particulier sur les écarts de taux d’emploi selon l’origine des parents. Au contraire des immigrés, les enfants d’immigrés sont nés en France et ont donc des caractéristiques plus facilement comparables aux enfants de non-immigrés. Pourtant, ces filles et fils de parents venus d’ailleurs sont loin d’être logés à la même enseigne. Le taux d’emploi des Français d’origine maghrébine est de 20 points plus faible que celui des Français de parents nés français : 56% contre 74% pour les femmes et 65% contre 86% pour les hommes.
Comme l’explique le rapport, les Français d’origine maghrébine sont en moyenne plus jeunes et ont des niveaux d’éducation plus faibles que ceux dont les parents sont Français de naissance. Mais les différences d’expérience, de diplôme et de situation familiale entre les deux populations n’expliquent qu’un tiers de cet écart. Le reste peut provenir, selon l’Insee, de l’existence de discriminations, mais aussi de tout ce qui n’est pas mesurable directement : réseaux professionnels, capital culturel. Pour les Français dont au moins un des parents est originaire d’Europe de l’Est, du Nord ou du Sud, les écarts sont de moindre ampleur. Ils ont ainsi des taux d’emploi plus proches que ceux des Français de parents non immigrés.
Pour en savoir plus :
« France, portrait social - Édition 2010 »
http://www.insee.fr