Nicolas Sarkozy détaille sa feuille de route pour la fin du quinquennat

Le grand oral Nicolas Sarkozy : quarante-huit heures après le remaniement du gouvernement, le chef de l'Etat a longuement défendu au cours de son allocution télévisée le 16 novembre son action et ses choix pour la seconde partie du quinquennat en plaidant pour une nouvelle étape dans la stabilité.

Malmené dans les sondages, Nicolas Sarkozy a tenté pendant 90 minutes mardi soir à la télévision de reprendre la main en prenant de la hauteur. Opération « re-présidentialisation » : « J'agis comme un homme de devoir »  a répété le chef de l’Etat. « J'essaye de faire le mieux pour l'intérêt du pays ».

Ainsi François Fillon reconduit à Matignon ? « C'est le choix de la stabilité dont la France a besoin » a-t-il expliqué niant farouchement la fin de l'ouverture à gauche et l'exclusion des centristes pour vanter un « gouvernement non partisan, une équipe de combat au service des Français ».

Un discours volontairement rassurant, apaisant après la longue bataille contre la réforme des retraites. Pour la seconde partie de son quinquennat, le président se veut plus protecteur.

Priorité est ainsi donnée à l'emploi des jeunes et les futures réformes seront celles de la dépendance et la réforme de la fiscalité. Et Nicolas Sarkozy de laisser entendre qu'il serait prêt à supprimer son emblématique mais très décrié « bouclier fiscal ».

Voilà un président désormais soucieux de donner un peu de cohésion sociale à sa politique. Mais pour autant pas question de céder sur la « sécurité et l'immigration », l'autre marqueur -politique de son quinquennat, Nicolas Sarkozy promet une lutte renforcée contre l'immigration illégale. Il ne s'agit pas de déboussoler son électorat de droite. Car qu'on n'en doute pas, même s'il dit « ne pas s'être encore décidé pour 2012», c'est bien le coup d'envoi de la campagne que le président vient de lancer.

La feuille de route est fixée mais les marges de manoeuvres restent étroites

D'autant plus étroites que les contraintes budgétaires sont importantes, et que le président reste très impopulaire : 64% des Français ne font pas confiance au nouveau gouvernement « pour mener une politique qui réponde à leurs attentes ». Mais il reste 18 mois avant la présidentielle et Nicolas Sarkozy fait donc le pari des réformes jusqu'au bout. Montrer qu'il agit, « qu'il ne mettra pas -comme il dit -la poussière sous le tapis ». En espérant que son courage réformateur lui permettra de reconquérir en partie l'opinion. Même si l'opposition redouble de coups, il sait qu'il compte une longueur d'avance, face notamment à un PS qui n'a pour le moment ni de programme ni de candidat.

L'intervention de Nicolas Sarkozy dans la revue de presse de RFI

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