Le cancer du col de l’utérus est, en France, dix fois moins fréquent que le cancer du sein. Et ce cancer serait largement évitable si un dépistage devenait systématique pour les femmes de 25 à 65 ans. C’est en tout cas ce que préconise la Haute autorité de santé dans une nouvelle recommandation de santé publique.
Pour le Docteur Silvia Franceschi, épidémiologiste au Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), cette dernière recommandation de la Haute autorité de santé doit inciter à faire encore plus afin qu'un dépistage systématique bénéficie à toutes les femmes de l’Hexagone : « Il est vraiment possible d’éliminer le cancer du col de l’utérus car c’est le seul cancer où on a les moyens de dépistage (par le biais de frottis, d’analyse de cellules prélevées dans l’utérus) ; et c’est également un cancer pour lequel « on a un vaccin, qui prévient l’infection des papillomavirus. Ca, à mon avis, c’est la deuxième chose dont il faut parler parce que le vaccin contre le papillomavirus a été mis à la disposition des femmes en France ; mais malheureusement, la couverture du vaccin n’est pas très bonne et on a toutes les raisons de penser que les femmes qui ne seront pas très bien dépistées sont les mêmes jeunes filles qui, aujourd’hui, ne se font pas vacciner parce que, encore une fois, la mise à disposition de vaccins contre le papillomavirus n’est pas très bien organisée ».
Un dépistage systématique devrait gommer les disparités afin d’atteindre un taux de couverture de 80 % et ainsi réduire de près d’un quart le nombre de décès.
Rappelons qu’en Afrique, en Inde ou dans certains pays d’Amérique latine, le cancer du col de l’utérus est plus fréquent que celui du sein, et touche principalement les femmes pauvres.