Le Grand Palais accueille jusqu'au 24 janvier 2011 l'exposition Monet

Le Grand Palais expose 180 toiles dont certaines n’ont jamais été montrées. Elles sont issues du riche fond du musée d'Orsay mais également venues des 4 coins du monde. Pendant 60 ans Claude Monet a peint sans relâche élaborant une œuvre qui incarne l'impressionnisme. « Les grandes expo » à la française ne datent pas d'hier et la recette continue de fonctionner.

Il faisait froid à Paris ce 17 février 1967 et pourtant des milliers de personnes patientaient sur le trottoir à l'occasion de l'ouverture de l'exposition Toutankhamon au Petit Palais. Pendant 6 mois ils seront 10 000 par jour à se presser chaque jour pour apercevoir le tombeau du pharaon égyptien. Record d'entrée pulvérisé. André Malraux le ministre de la Culture de l'époque prononçait un discours grandiloquent sur l’Egypte antique.

Il y aura moins d'emphase ce matin au Grand Palais pour l'exposition « Claude Monet » mais le public devrait être bien plus nombreux, au bas mot un demi million de visiteurs sont attendus.

Les Français adorent les grandes expositions et les impressionnistes ont toujours été populaires. Claude Monet est le peintre préféré des Français, des Américains et des Japonais peut-être parce que sa peinture correspond à une sensibilité, elle ne demande pas trop de bagage culturel. Monet est donc de retour à Paris.

« Cette expo ne pouvait avoir lieu qu’à Paris à cause du noyau des collections nationales qui sont considérables. Au musée d’Orsay il y a la plus belle collection au monde de Monet. En plus, Paris est la ville natale de Monet. Nous avons voulu faire une expo monographique parisienne qui nous permet d’avoir des prêts du monde entier plus importants », précise Anne Rocqueberg, une des commissaires de l'exposition Monet.

Outre la richesse de l'exposition et la présentation en résonnance de nombreuses toiles, ce qui frappe d'abord, c'est la lumière et surtout la fraicheur qui semble se dégager de ces tableaux. « Il y a eu un gros effort dans la plupart des musées y compris au musée d’Orsay pour nettoyer et mettre au normes contemporaines les tableaux, pour les tableaux d’Orsay, on les a nettoyé et mis dans des caissons isolants avec des vitres anti reflet et c’est un énorme travail de deux ans. Nous avons aussi un système d’éclairage qui n’existait pas il y a cinq ans et qui a été généralisé, ce qui fait que certains tableaux revivent comme s’ils sortaient de l’atelier », analyse Guy Cogeval président des musées d'Orsay et de l'Orangerie.

Le coût des chefs-d’œuvre exposés

Dans le milieu de l'art on n'aime pas parler d'argent à voix haute. Combien ça coûte c'est ce qu'a demandé Agnieshka Koumor à Thomas Grenon l'administrateur des musées nationaux. « Une expo de cette ampleur, c’est presque 5 millions d’euros, couvert par les recettes d’entrée (500 000 visiteurs attendus) et nous avons le soutien d’un mécène Natixis qui nous accompagne sur l’ensemble de l’opération ».

Recettes de billetterie et mécénat, voici peut-être une des clés de la bonne santé de ces expositions. Alors est-ce que les Français sont les meilleurs pour les grandes expositions artistiques ? Ce n’est pas si sûr. Londres et New York font mieux, selon Guy Cogeval. « Je pense que c’est du chauvinisme. Il y a des expositions qui sont aussi, voire plus belles à l’étranger, je pense à la Tate Gallery à Londres qui présente des expositions très sophistiquées ou au MET à New York. On peut leur reprocher parfois un manque d’originalité. Ce qui peut être le plus français ou européen, c’est le goût pour une présentation un peu plus baroque et décalée. Ici, la présentation est très élégante »

RFI reviendra toute la journée de vendredi 24 septembre sur l'exposition Claude Monet au Grand Palais. « Culture vive » y consacrera une émission spéciale et le grand reportage d'Agnieschka Koumor nous entraînera dans les coulisses de l'entreprise qu'est aussi le Grand Palais.
 

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