Bras de fer à l’Assemblée nationale sur la réforme des retraites

Le groupe socialiste demande la démission de Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée car il a suspendu, la nuit dernière, la séance-marathon sur la réforme des retraites. Les socialistes font tout pour ralentir cette réforme qui doit en principe être adoptée dans l'après-midi par un vote solennel. De nouvelles manifestations ont lieu contre la réforme.

 Y aura-t-il un vote et à quelle heure ? Si la question s’est posée ce matin, c’est que les dernières heures ont été en effet agitées, au Palais Bourbon. Il y a d’abord eu une très longue nuit pour la centaine de députés présents dans l’hémicycle. Une nuit entièrement consacrée à la fin de l’examen du texte de loi, une séance marathon commencée hier à 16 heures, et que le président de l’Assemblée a levée à 7 heures 45 ce matin.

 Les trente-trois articles du texte avaient été passés en revue, mais tout n’était pas fini pour autant. Pour les députés de gauche, une nouvelle bataille commençait ; l’examen des 165 explications de vote individuelles, de cinq minutes chacune, qu’ils avaient déposées. De quoi prolonger les débats de treize heures et repousser le vote solennel au moins d’autant.

Mais au bout de deux heures à peine, ce matin, Bernard Accoyer a de nouveau levé la séance et convoqué d’autorité une nouvelle séance, pour le vote solennel de la loi, à quinze heures cet après-midi.

Il a invoqué la volonté d’obstruction des élus de l’opposition par le biais de ses explications de vote. Une décision qui a provoqué une très vive réaction des députés de gauche, qui ont appelé le président de l’Assemblée à démissionner, après ce qu’ils ont qualifié de « passage en force ».

Depuis, Bernard Accoyer a nié toute intervention de l’Elysée. Le patron des députés UMP Jean-François Copé s’est déclaré solidaire de cette décision et a dénoncé un détournement de procédure, pour essayer de retarder le vote, et le PS a officiellement demandé la démission de Bernard Accoyer. « Bernard Accoyer s'est comporté comme un chef de clan », a expliqué le patron des députés PS Jean-Marc Ayrault. Tout ça, bien sûr, alors que les syndicats, rejoints par des élus de gauche, manifestent en ce moment-même, devant l’Assemblée nationale. 

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