L'affaire de l'héritière française de L'Oréal prend une tournure politique

A quelques jours du procès du photographe François-Marie Banier, l'affaire Bettencourt connaît un rebondissement spectaculaire en France. Le photographe est poursuivi pour avoir reçu un don d'un milliard d'euros de la part de Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France. L'héritière de la maison L'Oréal, âgée de 87 ans, a toujours affirmé qu'elle était saine d'esprit et qu'elle disposait de sa fortune comme elle l'entendait. Ce n'est pas la position de sa fille, Françoise Meyers, qui soutient que sa mère est sous l'emprise du photographe. Le site d'information Media Part révèle que des enregistrements clandestins de Liliane Bettencourt, prouve qu'elle est affaiblie et que cette affaire pourrait éclabousser le monde politique. Sur la radio RTL, interrogé ce 17 juin 2010 sur ses liens éventuels avec l'héritière, Eric Woerth, le ministre du Travail dont le nom est cité dans les enregistrements répond « Je ne sais même pas de quoi il s’agit ».

Selon, Olivier Metzner l'avocat de Francoise Meyers, fille de Liliane Bettancourt, ces enregistrements téléphoniques clandestins ont été réalisés par le maître d'hôtel de la vieille héritière. Ecœuré par ce qu'il entendait, il aurait pris quelques précautions. Le 16 juin, cet employé de maison a été placé en garde en vue. Et il semblerait que les enregistrements audio qu'il a réalisés soient explosifs.

Dans les conversations entre Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune, on entend ce dernier, à l'été 2009, évoquer une rencontre avec le conseiller juridique de l'Elysée, laissant entendre que le procureur de Nanterre, Phillippe Courroye, allait tout faire pour étouffer l'affaire et empêcher tout procès.

Une autre conversation aborde la question d'un soutien financier à des personnalités de la majorité, notamment Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, Eric Woerth, ministre du Travail et... Nicolas Sarkozy, chef de l'Etat.

Pour le moment la présidence de la République se refuse à tout commentaire, mais l'affaire Bettencourt pourrait bien se transformer en une affaire d'Etat à plus d'un titre d'ailleurs. Car, il est de notoriété publique que la succession du groupe L'Oréal, fleuron de l'industrie française, est suivi de très près au plus haut niveau de l'Etat.

 

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