Le message du président turc est on ne peut plus clair : « Quelle qu'en soit l'issue, le vote du Parlement de l'Union européenne m'entrera dans une oreille et ressortira aussitôt par l'autre parce que la Turquie ne peut reconnaître un tel péché ou un tel crime ». Pour Recep Tayyip Erdogan, il est « hors de question » de « salir » la Turquie en parlant de « génocide ». Sa position s'inscrit dans la droite lignée de celle de ses prédécesseurs, qui ont toujours nié le massacre systématique de la population arménienne pendant la Première Guerre mondiale, et rejeté le terme de génocide.
Erdogan dénonce les « délires » du pape
Dimanche, le pape François avait provoqué la fureur d'Ankara en utilisant le terme de « génocide arménien ». Des propos qualifiés de « délires » par le chef de l'Etat turc qui a ensuite rappelé son ambassadeur au Vatican. Selon Erevan, près d'un million et demi d'Arméniens ont été tués par les forces ottomanes dans une campagne de nettoyage ethnique en d'Anatolie, aujourd'hui dans l'est de la Turquie.
Ces chiffres sont confirmés par de nombreux historiens, et une vingtaine de pays, dont la France, l'Italie et la Russie, reconnaissent le terme de « génocide ». Ce mercredi c'est donc au tour du Parlement européen de se prononcer. La résolution porte précisément sur la terminologie à utiliser lors du centenaire du massacre des Arméniens, le 24 avril prochain.