Au niveau des ressources militaires, il est vrai que les Ukrainiens mettent les moyens. Les forces armées ont été réformées en vitesse. Des blindés légers et des hélicoptères ont été dépéchés dans l'Est.
Cela suffira-t-il ? On se rappelle des images, il y a deux semaines, de groupes de civils encerclant, désarmant et capturant une série de blindés légers ukrainiens. La question de la capacité d'action du gouvernement est donc ouverte. En tout cas, il s'est lancé dans une guerre d'information pour contrer la machine médiatique russe. Cela fait plusieurs jours que les autorités ukrainiennes s'évertuent à produire des preuves, plus ou moins fiables, de l'implication directe du Kremlin dans la région.
Ce vendredi, le Premier ministre Arseniy Iatseniouk a accusé la Russie de préparer une troisième guerre mondiale. Le tout afin de s'assurer le soutien de l'Occident. Jusqu'à présent, cette partie de la politique gouvernementale fonctionne plutôt bien.
Situation très tendue sur le terrain
La seconde phase de l'opération « antiterroriste » consiste en un encerclement des villes insurgées, notamment Slaviansk... Et pas dans un assaut, comme jeudi. Selon des sources dans la ville, tout est calme et la journée de printemps suit son cours.
L'explosion au décollage, en fin de matinée, d'un hélicoptère ukrainien sur l'aérodrome de Kramatorsk pourrait relancer un nouveau cycle de violence. Mais il n'est pas encore sûr que l'explosion soit due à une attaque ciblée ou à une simple déficience technique. Les autorités affirment en tout cas de leur côté qu'il s'agit d'un tir de lance-roquette, un responsable des services spéciaux expliquant même que le commandant de l'aéronef, un Mi-8, a été blessé par le tir.
Moscou déterminée
Moscou est bien évidemment toujours déterminé à ne pas en rester là. La Russie vise à la fois les Occidentaux et les autorités ukrainiennes. Pour Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, il est clair que le gouvernement intérimaire au pouvoir finira pas être traduit en justice pour, selon lui, « le crime sanglant que constitue son intervention dans l'Est ».
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