Le jour où le président Zelensky a condamné des «crimes de guerre» à Boutcha

Au 40e jour de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, ce lundi 4 avril, c'est l'indignation qui domine après la découverte de scènes laissant penser à des crimes de guerre dans les zones libérées après le départ des forces russes, près de Kiev. 

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Les points essentiels :

► Après la découverte de nombreux corps de civils dans la ville de Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes de Moscou, l'onde de choc continue de se propager dans la communauté internationale, plusieurs pays évoquant « un génocide » et appelant à une enquête internationale. De son côté, Michelle Bachelet, la Haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU s'est dite « horrifiée » par les images de Boutcha.

Les États-Unis et leurs alliés veulent annoncer « cette semaine » de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, tandis que l'Ukraine recevra plus d'assistance militaire, a annoncé lundi le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

► La Russie nie « catégoriquement » toute implication dans ces exactions et a demandé un débat au Conseil de sécurité de l'ONU pour statuer sur les « provocations haineuses » commises selon elle par l'Ukraine à Boutcha.

 Les forces russes préparent une « attaque massive » contre les troupes ukrainiennes dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé lundi son gouverneur, Serguiï Gaïdaï.


Les horaires sont donnés en temps universel (TU)

23h39 : Sergeï Matiuk : « Des gens ont été abattus alors qu'ils ne faisaient que passer dans la rue» 

Au total, plus de 400 morts ont été retrouvés à Boutcha, affirment les autorités ukrainiennes. Nombre d'entre eux auraient été abattus d'une balle à l'arrière de la tête. Sergeï Matiuk, un employé municipal de Boutcha s'est porté volontaire pour ramasser les cadavres, il raconte ce qu'il a vu.

22h48 : Le prix de l’uranium grimpe avec la guerre

La guerre en Ukraine et les sanctions russes rebattent les cartes de l’approvisionnement énergétique et questionnent la place du nucléaire. Un contexte qui fait grimper les prix de l’uranium.

Chronique des matières premières - Guerre en Ukraine: le marché de l’uranium s’agite

22h29 : Volodymyr Zelensky s'exprimera ce mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU

Le président ukrainien, Volodomyr Zelensky, s'exprimera mardi lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Ukraine, dominée par les récents évènements à Boutcha, a annoncé sur Twitter la mission diplomatique britannique qui préside en avril cette instance des Nations unies.

Interrogée, la mission n'a pas été en mesure de dire à ce stade si cette intervention par liaison vidéo, inédite depuis l'invasion russe du 24 février de l'Ukraine, serait en direct ou enregistrée à l'avance. La session mardi du Conseil de sécurité était prévue de longue date avec notamment une participation du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

22h06 : Les négociations qui devaient reprendre à Istanbul n'ont pas eu lieu

Face à l'horreur des corps en tenues civiles gisant sur le sol de la ville de Boutcha, où Volodymyr Zelensky s'est rendu ce lundi, le président ukrainien a freiné les discussions avec la Russie. « Quand on voit les massacres ça remet en cause tous les processus de négociations », a-t-il déclaré.

Pourtant en fin de semaine dernière, Moscou avait promis de retirer une partie de ses troupes dans le nord du pays. Les ministres des Affaires étrangères des deux pays comptaient se rencontrer pour discuter d'un projet de paix qui aurait permis un entretien entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.

Pour certains spécialistes, les pourparlers étaient sur le point d'aboutir à un cessez-le-feu bénéfique pour l'Ukraine comme pour la Russie.

21h47 : Le patron de JPMorgan Chase craint « une conjoncture explosive »

La guerre en Ukraine et les sanctions à l'encontre de la Russie menacent l'économie mondiale et pourraient conduire à « une conjoncture potentiellement explosive », a averti lundi le PDG de la banque JPMorgan Chase, dans sa lettre annuelle aux actionnaires.

« La guerre en Ukraine et les sanctions à l'encontre de la Russie vont, au minimum, ralentir l'économie mondiale", a indiqué Jamie Dimon. Des sanctions additionnelles « pourraient être prises, ce qui pourrait augmenter considérablement et de manière imprévisible leur effet », a-t-il souligné.

Il observe qu'« outre le côté imprévisible de la guerre et l'incertitude entourant les chaînes d'approvisionnement mondiales en matières premières, cela crée une conjoncture potentiellement explosive ».

21h23 : Angela Merkel a-t-elle manqué de fermeté envers Vladimir Poutine en 2008 ?

Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a réitéré ce lundi ses critiques à l'égard de l'ancienne chancelière Angela Merkel et l'ex-président français Nicolas Sarkozy. Il leur reproche d'avoir refusé en 2008 l'adhésion de l'Ukraine au sein de l'Alliance Atlantique. Une erreur, selon Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l'Institut Thomas More, qui comprend les propos du président ukrainien.

21h04 : À Zaporijia, des psychologues en soutien pour les déplacés de Marioupol

Alors que l'Ukraine accuse la Russie de bloquer les évacuations de civils de Marioupol, ceux qui parviennent à s'enfuir trouvent refuge dans la ville de Zaporijia, à 250 kilomètres à l'ouest de la ville portuaire assiégée. Des soignants s'organisent pour accueillir les réfugiés et leur apporter un soutien psychologique.

Le reportage de nos envoyés spéciaux à Zaporijia, Anastasia Becchio et Boris Vichith

20h43 : Cinq corps découverts à Motyzhyn, dont celui de la maire du village

Les corps de la maire du village de Motyzhyn, celui de son mari, de leur fils et de deux autres hommes ont été découverts dans cette localité à l'ouest de Kiev, ont constaté lundi des journalistes de l'AFP.

La police a montré à des journalistes quatre corps, dont celui de la maire, à demi-enterrés dans une fosse creusée dans une forêt de pins bordant la maison de la maire du village, et le corps d'un autre homme gisant au fond d'un petit puits dans le jardin.

Selon la police, les cinq personnes avaient les mains liées dans le dos.

20h21 : L'armée russe soupçonnée d'avoir utilisé une nouvelle mine antipersonnel

D'après Human Rights Watch, Moscou aurait déployé, pour la première fois dans une guerre, la POM-3. Une arme particulièrement cruelle, capable de tuer ou blesser des civils sans même qu'ils ne marchent sur la mine. Un élément à charge de plus contre la Russie, déjà suspectée d'avoir commis des crimes de guerre. Pour Anne Héry, directrice du plaidoyer à Handicap International, la POM-3 est l'une des armes les plus inhumaines utilisées dans le conflit.

19h57 : Washington approuve la vente de huit avions de combat F-16 à la Bulgarie

Le gouvernement américain a annoncé avoir approuvé la vente de huit avions de combat F-16 à la Bulgarie pour « renforcer la sécurité » de ce membre de l'Otan.

Le département d'État américain a déclaré dans un communiqué avoir notifié au Congrès des États-Unis son intention de vendre ces chasseurs et des munitions à ce pays d'Europe de l'Est pour un montant de 1,67 milliard de dollars. Il n'a pas précisé si cette vente pourrait ouvrir la voie au transfert à l'Ukraine d'avions de combat de fabrication soviétique, dont dispose la Bulgarie.

19h38 : La Maison Blanche promet de nouvelles sanctions occidentales contre la Russie « cette semaine »

Les États-Unis et leurs alliés veulent annoncer « cette semaine » de nouvelles sanctions économiques contre la Russie, a annoncé le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

Il a indiqué que les discussions entre Occidentaux à l'heure actuelle portaient notamment sur de possibles mesures « en lien avec l'énergie », sujet très sensible pour les Européens, qui sont très dépendants du gaz russe.

La présidente du Parlement européen Roberta Metsola a également condamné des « crimes de guerre », et appelé à de nouvelles sanctions.

19h23 : La Russie va désormais « concentrer son offensive » sur l'est et certaines zones du sud (Maison Blanche)

La Russie « est en train de repositionner ses forces pour concentrer son offensive sur l'est et des parties du sud de l'Ukraine », a assuré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.

« La Russie a essayé de soumettre toute l'Ukraine et a échoué. Désormais elle va essayer de s'imposer dans certaines parties du pays », a-t-il jugé, estimant que cette nouvelle phase de l'offensive militaire russe « pourrait durer des mois ou plus ».

19h10 : Les habitants de Kiev ayant fui appelés à ne pas y retourner « pour le moment » (maire)

Les habitants de Kiev ayant fui l'invasion russe ont été appelés par le maire de la capitale ukrainienne Vitali Klitschko à ne pas y retourner avant « au moins une semaine », des bombardements russes pouvant encore, selon lui, s'y produire.

« Nous n'excluons pas la possibilité de tirs de roquettes. Oui, notre défense antiaérienne fonctionne parfaitement. Mais tout peut arriver. Je demande donc aux gens d'attendre pour le moment et de ne pas revenir », a-t-il dit dans un message sur Telegram.

19h02 : Dix civils tués, 46 blessés dans des bombardements sur Mykolaïv dans le sud (maire)

Dix civils ont été tués et au moins 46 blessés dans des bombardements sur Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé son maire, Oleksandre Senkevitch.

Une première frappe de l'armée russe à 04h GMT a fait « un mort et cinq blessés, dont deux graves », avant une autre dans laquelle « ont été tuées 10 personnes et 41 autres blessées », a-t-il déclaré dans un message-vidéo, précisant que le nombre des victimes pouvait encore augmenter.

18h47 : L'expulsion « inamicale » de diplomates russes par Berlin va « détériorer » les relations avec Moscou (ambassade russe)

La Russie a jugé que ses relations avec l'Allemagne allaient encore plus se « détériorer » après la décision « inamicale » de Berlin d'expulser une quarantaine de diplomates russes en lien avec le conflit en Ukraine.

« La réduction infondée du personnel diplomatique des missions russes en Allemagne va rétrécir l'espace permettant de maintenir le dialogue entre nos pays, ce qui va conduire à une détérioration supplémentaire des relations russo-allemandes », a déclaré l'ambassade russe à Berlin dans un communiqué publié sur Telegram.

► À lire : Paris et Berlin annoncent l'expulsion de dizaines de diplomates russes

18h29 : Les corps de cinq hommes avec les mains liées retrouvés dans une cave à Boutcha (procureur)

Les corps de cinq hommes avec les mains liées ont été retrouvés dans la cave d'un sanatorium pour enfants à Boutcha, a annoncé lundi le bureau de la procureure générale d'Ukraine.

Ces « civils non armés » dont les cadavres ont été mis au jour par les forces de l'ordre ont été « battus » avant d'être tués par des « soldats des forces armées de la Fédération de Russie », a-t-on assuré de même source sur Telegram. Des photos montrant ces corps accompagnent ce communiqué.

18h11 : Moscou va présenter des « documents » sur la « vraie nature » des événements à Boutcha

La Russie va présenter des « documents » montrant, selon elle, la « vraie nature » des événements dans la ville ukrainienne de Boutcha, a indiqué son ministre des Affaires étrangères.

« Aujourd'hui, par l'intermédiaire de notre représentant permanent [aux Nations unies], nous allons organiser une conférence de presse lors de laquelle des documents précis seront présentés sur la vraie nature des événements », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Le ministère russe des Affaires étrangères a précisé que cette conférence aurait lieu à 19h30 TU au siège des Nations unies à New York.

17h50 : La France va expulser 35 diplomates russes (source proche du ministère)

La France va expulser 35 diplomates russes « dont les activités sont contraires à [ses] intérêts », a-t-on appris lundi de source proche du ministère français des Affaires étrangères.

« Cette action s'inscrit dans une démarche européenne », explique un communiqué du ministère. « Notre première responsabilité est toujours d'assurer la sécurité des Français et des Européens », précise ce texte.

17h35 : Les forces russes préparent une attaque « massive » dans l'est de l'Ukraine (gouverneur ukrainien)

Les forces russes préparent une « attaque massive » contre les troupes ukrainiennes dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé lundi son gouverneur, Serguiï Gaïdaï.

« Nous voyons que des équipements arrivent de différentes directions, qu'ils (les Russes) amènent des hommes, qu'ils apportent du carburant. Nous comprenons qu'ils se préparent à une attaque massive », a-t-il déclaré dans un message-vidéo.

17h21 : Moscou dit avoir renforcé l'aide humanitaire dans les zones sous son contrôle

Lors d'une visite à Moscou du secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, le vice-ministre russe de la Défense Alexandre Fomine a souligné « la hausse de l'assistance humanitaire à la population ukrainienne dans les zones contrôlées par les forces armées russes » et dans les zones séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.

Alexandre Fomine a aussi jeté la responsabilité de la « détérioration de la situation humanitaire » sur Kiev, accusant les autorités ukrainiennes et des « bataillons nationalistes » de « retenir les civils dans les villes » touchées par les affrontements.

17h03 : Propagande, violences internes à l’armée russe : comment expliquer les exactions à Boutcha ?

Située au nord-ouest de Kiev, la petite ville de Boutcha a été occupée par l'armée russe dès le 27 février, restant inaccessible pendant plus d'un mois. Des dizaines de cadavres de civils y ont été découverts après son départ. Manque d’encadrement des soldats, déshumanisation de l’adversaire par la propagande, ou encore conséquences des violences au sein même de l’armée russe...

► À lire : Entretien avec le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU

16h45 : Les deux tiers des troupes russes ont quitté la région de Kiev (Pentagone)

Les deux tiers des forces russes qui occupaient la région de Kiev depuis le début de l'invasion se sont repliées au Bélarus, a indiqué un haut responsable du Pentagone, selon lequel il s'agit vraisemblablement d'une réorganisation avant un nouvel assaut ailleurs en Ukraine.

« Il reste donc environ un tiers des forces qu'ils avaient déployées contre Kiev », a précisé à la presse ce haut responsable ayant requis l'anonymat. « Nous continuons à les voir se réorganiser en Biélorussie », a-t-il ajouté. « Ce que nous continuons à penser, c'est qu'ils vont se rééquiper, se réapprovisionner et peut-être même recevoir des renforts, avant d'être renvoyés en Ukraine pour combattre ailleurs ».

« Nos conclusions, c'est qu'ils vont être envoyés dans l'est du pays, dans la région du Donbass, mais ce n'est que notre analyse: nous ne les avons pas vus commencer à bouger », a-t-il poursuivi.

Questionné sur la possibilité de fournir à l'armée ukrainienne des chars d'assaut de fabrication russe, évoquée par la presse américaine, le responsable n'a pas démenti, laissant entendre que ces armements pourraient venir de pays de l'ancien bloc soviétique.

16h38 : La Russie et la Biélorussie privés d'accès aux fonds de la Berd

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) suspend tous nouveaux financements de projets ou d'activités de coopération avec la Russie et la Biélorussie, et est en train de fermer ses bureaux à Moscou et à Minsk, relève Ariane Gaffuri. Elle se reserve aussi le droit d'annuler tous les fonds alloués à des projets en cours, sachant qu'ils représentent environ 1 milliard et demi d'euros dans ces deux pays.

Rappelons que la Berd avait été fondée il y a 31 ans pour aider les pays de l'ex-bloc soviétique à passer à une économie de marché. Elle a étendu ses activités depuis aux pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

La Banque, qui prévoit une chute de 20% de l'économie ukrainienne de l'Ukraine, compte verser 2 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine et aux pays de la région touchés par la crise des réfugiés. Elle participera aussi à la reconstruction du pays, quand la situation sera plus stable. La semaine dernière, elle avait alerté que la guerre provoquerait à l'échelle mondiale le « plus fort choc d'approvisionnement depuis au moins le début des années 1970 ».

16h27 : La guerre en Ukraine, handicap ou opportunité pour lutter contre le réchauffement climatique ?

L'Union européenne discute en « urgence » de nouvelles sanctions contre Moscou, après la découverte des corps de plus de quatre cents civils à Boutcha près de Kiev. Ces nouvelles mesures punitives pourraient inclure un embargo sur le gaz, le pétrole et le charbon russes. Depuis le début de la guerre, les dirigeants du Vieux Continent l'assurent : sortir de la dépendance énergétique russe est une nécessité.

Le conflit ouvert par la Russie risque-t-il donc de porter un coup fatal à l’ambition climatique ? Ou au contraire, va t-il accélérer le développement des énergies renouvelables ? Éléments de réponse dans notre émission Décryptage.

16h08 : Berlin expulse 40 diplomates russes

L'Allemagne a décidé d'expulser « un nombre élevé » de diplomates russes en poste à Berlin, en lien avec la guerre en Ukraine, a annoncé la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, alors que selon des informations obtenues par l'AFP, leur nombre s'élève à 40.

La cheffe de la diplomatie a souligné que ces employés de l'ambassade de Russie constituaient « une menace pour ceux et celles qui cherchent une protection chez nous ». L'Allemagne accueille plus de 300 000 réfugiés ukrainiens ayant fui les combats dans leur pays depuis le 24 février.

15h57 : L'Union européenne prévoit un fort ralentissement économique à cause de la guerre en Ukraine

Le commissaire européen à l'Économie, Paolo Gentiloni, a écarté que la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie puissent plonger l'Europe dans la récession cette année, mais il prévoit une croissance « très réduite ».

« L'impact est là. Il est trop tôt pour une estimation quantitative. Mais il est certain que nous n'atteindrons pas le niveau de croissance de notre prévision précédente », c'est-à-dire une croissance du PIB de 4% dans la zone euro en 2022, a déclaré Paolo Gentiloni, avant une réunion à Luxembourg des ministres des Finances des 19 pays partageant la monnaie unique.

Cette prévision de la Commission, faite début février, avant le déclenchement de l'attaque militaire russe contre l'Ukraine, sera actualisée le 16 mai, a-t-il précisé.

15h44 : Guerre ou pas, des familles ukrainiennes rentrent chez elles

Dans la gare enneigée de Przemysl, à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine, Olga Korotkova patiente calmement au milieu de dizaines de familles. Elle s'apprête à rentrer dans son pays, malgré la guerre, a-t-elle raconté à l'AFP.

La gare polonaise est aujourd'hui bien vide par rapport aux semaines passées, lorsque des dizaines de milliers de femmes et d'enfants ukrainiens s'y massaient chaque jour pour fuir l'invasion des forces russes, déclenchée le 24 février. Sur les quais quasi-déserts, des bénévoles en gilet jaune aident une poignée de familles à hisser leurs bagages dans des trains en direction de l'ouest, en Pologne. Près du tableau des départs dans le hall d'attente, certains guettent toutefois ceux qui partent vers l'est, vers l'Ukraine en guerre, à destination de Lviv, Odessa ou Kiev.

15h23 : La flambée des matières premières fait l'affaire de l'Australie

L'Australie s'attend à des exportations de produits miniers et énergétiques records pour son exercice 2021-2022, rapporte Pauline Gleize. Les revenus engendrés par les produits miniers et énergétiques devraient atteindre 425 milliards de dollars australiens, soit 290 milliards d'euros pour l'exercice financier qui se termine en juin, selon les prévisions du gouvernement. 

Cela représente une hausse de 33% sur un an, et même une hausse de 12% par rapport aux précédentes prévisions de janvier, avant le début de la guerre en Ukraine. Pour autant, les volumes de ventes n'ont pas beaucoup évolué.

Ces revenus records sont surtout portés par la flambée sans précédent des prix du gaz naturel liquéfié et du charbon. Le mauvais temps en Australie a eu un impact sur la production et le transport de charbon de qualité métallurgique. Le charbon est d'ailleurs la seconde matière première, après le minerai de fer, à franchir la barre des 100 milliards de dollars d'exportation annuelle. 

15h09 : L'État allemand prend temporairement le contrôle de la filiale allemande de Gazprom (ministre)

L'État allemand va prendre le contrôle temporaire de la filiale allemande du géant russe Gazprom, en raison de son « importance pour l'approvisionnement en énergie de l'Allemagne », a annoncé le ministre de l'Économie Robert Habeck.

14h53 : Biden veut un « procès pour crimes de guerre » après Boutcha

Le président américain Joe Biden a déclaré vouloir un « procès pour crimes de guerre » après la découverte de nombreux corps portant des vêtements civils à Boutcha, dans les environs de Kiev.

Il a également dit qu'il voulait prendre « des sanctions supplémentaires » contre la Russie, aux journalistes qui l'attendaient pour son retour à Washington, après un week-end dans sa résidence familiale du Delaware.

14h41 : L'Ukraine accuse la Russie de « traitement inhumain » contre ses prisonniers de guerre (responsable)

 Les soldats ukrainiens capturés par l'armée russe et récemment libérés ont fait état de « traitements inhumains » subis en captivité, a affirmé Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien.

► À lire, notre revue de presse internationale : La Russie accusée de « crimes de guerre », nouvelles sanctions occidentales à venir

14h26 : Angela Merkel assume son refus de 2008 d'accueillir l'Ukraine dans l'Otan

L'ex-chancelière Angela Merkel a défendu son refus, en 2008, d'engager le processus d'admission de l'Ukraine au sein de l'Otan face aux critiques de l'actuel président Volodymyr Zelensky qui a regretté la « peur absurde » manifestée par certains dirigeants à l'époque.

L'ancienne responsable allemande, qui a quitté la politique fin 2021, affirme, dans une courte déclaration publiée par sa porte-parole, qu'elle « assume ses décisions du sommet de l'Otan de 2008 à Bucarest ».

14h22 : La Lituanie expulse l'ambassadeur de Russie

La Lituanie a annoncé l'expulsion de l'ambassadeur de Russie dans ce pays balte. « En réponse à l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine souveraine et aux atrocités commises par les forces armées russes dans diverses villes ukrainiennes occupées, y compris l'horrible massacre de Boutcha, le gouvernement lituanien a décidé de réduire la représentation diplomatique et l'ambassadeur de la Fédération de Russie devra quitter la Lituanie », a déclaré à la presse le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis.

14h17 : L'UE veut aider au recueil de preuves sur les crimes de guerre (von der Leyen)

L'Union européenne est prête à envoyer des équipes d'enquêteurs en Ukraine pour aider au recueil de preuves sur les crimes de guerre dont les forces russes sont accusées dans la région de Kiev, a annoncé la présidente de la Commission européenne.

« Les auteurs de ces crimes odieux ne doivent pas rester impunis. L'UE a mis en place une équipe d'enquête conjointe avec l'Ukraine pour recueillir des preuves et enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité », a déclaré Ursula von der Leyen après un entretien avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

14h11 : Se priver de gaz russe, une option supportable pour les économies européennes, selon une étude

Mettre fin aux importations d'énergie (gaz, pétrole, charbon) en provenance de Russie serait économiquement supportable pour la France et l'Union européenne, estime une étude publiée lundi, qui montre aussi l'efficacité qu'aurait la mise en place de droits de douanes élevés sur les importations d'énergie.

Un embargo sur les importations d'énergie aurait « un impact relativement faible » sur les économies européennes, avec une perte de PIB entre 0,2 et 0,3% en moyenne, « soit 100 euros par Européen adulte », ont évalué les quatre économistes auteurs de cette étude publiée sous l'égide du Conseil d'analyse économique, organisme chargé de conseiller le gouvernement français.

Certains États seraient toutefois beaucoup plus pénalisés, comme la Lituanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Finlande ou la République Tchèque, et auraient besoin d'une « solidarité européenne ».

14h06 : Les États-Unis vont tenter de faire suspendre la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU

Les États-Unis vont tenter d'obtenir la « suspension » de la Russie du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, en réponse notamment « aux images de Boutcha », a annoncé l'ambassadrice américaine aux Nations unies.

« Nous ne pouvons pas laisser un État membre qui est en train de saper tous les principes qui nous tiennent à coeur participer au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU », a tweeté Linda Thomas-Greenfield.

13h50 : 90% de la ville assiégée de Marioupol détruite, selon son maire

La ville portuaire assiégée de Marioupol dans le sud-est de l'Ukraine est détruite « à 90% » et « 40% de ses infrastructures » sont « irrécupérables », a annoncé son maire Vadim Boïtchenko en conférence de presse. Il a également précisé qu'« environ 130 000 habitants » y restaient toujours coincés.

13h40 : Zelensky à Boutcha: des « crimes de guerre » qui seront reconnus comme « génocide »

Le président ukrainien a estimé en visitant Boutcha, récemment reprises aux forces russes, que des « crimes de guerre » qui seront « reconnus comme un génocide » y ont été commis.

« Ce sont des crimes de guerre et ce sera reconnu par le monde comme un génocide », a déclaré Volodymyr Zelensky à des médias, dont l'AFP, dans une rue de cette ville où ont été retrouvés les cadavres de nombreux civils.

13h30 : Michelle Bachelet (Onu) évoque de possibles crimes de guerre à Boutcha

La Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a déclaré que la découverte de cadavres de civils à Boutcha faisait naître des soupçons de crimes de guerre.

13h20 : L'Allemagne juge impossible de se passer du gaz russe « pour le moment » (ministre)

L'Allemagne ne peut pas se passer des livraisons de gaz russe « à court terme » et des sanctions contre Moscou dans ce secteur feraient plus mal à l'UE qu'à la Russie, a estimé le ministre allemand des Finances, Christian Lindner.

« Nous devons envisager de dures sanctions, mais à court terme les livraisons de gaz russes ne sont pas substituables » et les interrompre « nous nuirait plus qu'à la Russie », a déclaré Christian Lindner à Luxembourg, avant une réunion avec ses homologues de l'UE.

13h14 : Zelensky est à Boutcha

Le président ukrainien s'est rendu à Boutcha, où l'armée russe est accusée d'avoir commis un « massacre » sur la population civile. « Chaque jour, lorsque nos combattants entrent et reprennent des territoires, vous voyez ce qu'il se passe », a déclaré Volodymyr Zelensky à des médias dont l'AFP, en gilet pare-balles et accompagné de militaires ukrainiens, dans une rue de Boutcha dévastée par les combats.

12h55 : Le photographe ukrainien Maks Levin inhumé à Boiarka

Le corps du photographe ukrainien chevronné, Maks Levine, avait été retrouvé près de la capitale après le retrait de troupes russes, ont annoncé samedi les autorités ukrainiennes. Selon le parquet ukrainien, il a été victime de tirs de soldats russes.

12h36 : Quelles nouvelles sanctions l'UE envisage-t-elle contre la Russie ?

Il est encore un peu tôt pour le dire mais il est question de fermer plusieurs ports aux bateaux aux marchandises russes et de déconnecter toutes les banques russes de la plateforme financière internationale Swift. Pour le moment, seules sept banques sont concernées. 

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères a aussi réclamé un embargo total sur l'énergie de la part du G7, le sujet était jusqu'à présent compliqué sachant que de nombreux pays sont dépendants de la Russie pour leur apport en énergie surtout en gaz. Les importations russes assurent à l'Europe 40% des besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole.

Mais aujourd'hui, d'autres voix s'élèvent pour réclamer cet embargo qui pourrait s'étendre aussi au charbon russe. L'Italie notamment le réclame et la Lituanie, où le ministre des Affaires étrangères a rappelé que son pays a été le premier à stopper l'importation de gaz Russe, il a demandé aux pays européens de ne plus être complices de cette guerre et de couper l'approvisionnement

Enfin, selon nos confrères du Financial Times, plusieurs états membres ont également réclamé plus de restrictions sur les exportations russes et plus de mesures individuelles contre des proches de Vladimir Poutine.

12h19 : Plus de 4,2 millions de réfugiés ont fui l'Ukraine

Le Haut commissariat aux réfugiés recensait exactement 4 215 047 réfugiés ukrainiens lundi, depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, soit 38 646 de plus que lors du précédent pointage dimanche. Un flot inédit depuis la Seconde Guerre mondiale.

Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes.

L'Organisation internationale pour les migrations de l'ONU a précisé qu'environ 205 500 non-Ukrainiens avaient aussi fui le pays et rencontraient parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d'origine.

L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays. Au total, ce sont donc plus de 10 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

11h55 : La Haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU « horrifiée » par les images de Boutcha

La Haute-commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'est dite « horrifiée » par les images des corps dans la ville ukrainienne de Boutcha, découverts après le retrait des troupes russes, évoquant de possibles crimes de guerre.

« Les informations qui se font jour de cette zone et ailleurs soulèvent des questions graves et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et atteintes graves au droit international humanitaire et des violations graves des droits de l'homme », a souligné Michelle Bachelet dans un communiqué, appelant aussi « à préserver toutes les preuves ».

Outre l'identification des corps pour prévenir les familles, Michelle Bachelet a aussi demandé que tout soit mis en œuvre pour déterminer les causes des décès.

11h25 : Les candidats à la présidentielle française condamnent unanimement les actes commis dans la région de Kiev

Les candidats au premier tour de la présidentielle entament une dernière semaine de campagne en forme de marathon pour convaincre les électeurs, tandis que s'impose à eux, en toile de fond, le drame de l'Ukraine après la découverte de centaines de corps de civils dans la région de Kiev. Tous ont condamné les actes commis, ce lundi.

À commencer par Marine Le Pen qui, il y a quelques jours refusait de qualifier Vladimir Poutine de criminel de guerre.

Régulièrement critiqué pour des positions jugées pro-russes, le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a estimé que « les responsables russes doivent (...) répondre » des « crimes de l'armée russe ».

Il faut une enquête internationale, estiment quant à eux Valérie Pécresse et Fabien Roussel.

Éric Zemmour se démarque de ses adversaires. Pour lui, « dire cela ne sert à rien ».

De son côté, Emmanuel Macron parle d'indices de crimes de guerre et soutient de nouvelles mesures contre la Russie.

Yannick Jadot et Anne Hidalgo appellent quant à eux à nouveau à un embargo sur le gaz russe.

11h08 : La Russie et la Biélorussie privées d'accès aux fonds de la Berd

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a annoncé lundi « suspendre avec effet immédiat » l'accès de la Russie et de la Biélorussie à ses financements et à son expertise, dans la foulée de l'invasion en Ukraine. Cette décision « signifie qu'il ne peut y avoir de nouveaux financements de projets ou d'activités de coopération technique » de la Berd en Russie ou en Biélorussie, a précisé l'institution dans un communiqué.

La banque, qui avait déjà annoncé être en train de fermer ses bureaux à Moscou et à Minsk, indique qu'elle « se réserve le droit de suspendre ou d'annuler de nouveaux versements de financements sur des projets existants ». 

La Berd dit se concentrer désormais sur le déploiement d'un programme de soutien de 2 milliards d'euros à l'Ukraine et aux pays de la région directement touchés par la crise des réfugiés, annoncé début mars. La banque s'est aussi engagée à participer à un programme de reconstruction de l'Ukraine dès que les conditions le permettront.

10h56 : Le chef de la diplomatie japonaise dénonce « les actes de violence exceptionnellement cruels » près de Kiev

Le ministre japonais des Affaires étrangères s'est dit lundi « profondément choqué » par les informations selon lesquelles « des actes de violence exceptionnellement cruels contre des civils ont eu lieu près de Kiev ». « Le meurtre de civils innocents est une violation du droit humanitaire international et est inacceptable, et je condamne fermement ces actions », a déclaré Yoshimasa Hayashi lors d'une visite à Varsovie.

10h34 : Varsovie propose une commission d'enquête internationale sur « le génocide » en Ukraine

Lors d’une conférence de presse, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a accusé les Russes d’avoir commis un « génocide », appelant une fois encore à renforcer les sanctions contre Moscou et dénonçant « ceux qui restent silencieux », rapporte notre correspondante à Varsovie, Sarah Bakaloglou.

Pour le Premier ministre, une commission d'enquête internationale est indispensable pour connaître l’étendue des crimes russes. « Ces massacres sanglants commis par les soldats russes méritent d’être appelés par leur nom, c’est un génocide, et il doit être jugé », a dénoncé Mateusz Morawiecki. Déjà au début du mois de mars, le président Andrzej Duda dénonçait des attaques russes portant « les marques du génocide ».

Varsovie a une nouvelle fois appelé à des sanctions plus sévères, soulignant que les actions actuelles ne suffisaient pas. « Il faut rompre tous les liens commerciaux avec la Russie sans attendre », a déclaré Mateusz Morawiecki, citant l’importation d’énergies russes. La Pologne ayant de son côté annoncé un embargo sur les importations de charbon en provenance de Russie, il y a quelques jours. 

Mateusz Morawiecki s’en est pris de nouveau à l’Allemagne, accusant le pays, et non la Hongrie, d’être le principal obstacle à l’imposition de sanctions plus sévères. Il a conseillé à Olaf Scholz d’écouter les voix des femmes et des enfants qui souffrent en Ukraine. Le dirigeant a également haussé le ton contre Emmanuel Macron, le président français : « Combien de fois avez-vous négocié avec Poutine ? Et à quoi êtes-vous parvenus ? », lui a demandé Mateusz Morawiecki, ajoutant : « On ne négocie pas avec les criminels. » 

10h16 : Prague envoie 250 soldats en Slovaquie pour un groupement tactique de l'Otan

Deux cent cinquante parachutistes tchèques sont partis lundi pour la Slovaquie, pays voisin de l'Ukraine, afin d'y constituer un groupement tactique de l'Otan, a déclaré le ministère de la Défense à Prague. Le groupement tactique comprendra jusqu'à 2 100 soldats venus d'Allemagne, des Pays-Bas, de Pologne, de Slovaquie, de Slovénie et des États-Unis. Les Tchèques assureront le commandement de ce groupement tactique.

La tâche essentielle de la mission est de déclarer que les membres de l'Otan sont prêts, résolus et unis pour protéger l'intégrité territoriale de l'alliance, a déclaré le colonel Tomas Unzeitig, qui dirigera le groupement tactique. 

« Il s'agit d'une opération internationale de l'Otan destinée à renforcer les capacités de défense de l'armée slovaque », a-t-il ajouté. Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'Otan pour renforcer son flanc oriental après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a débuté le 24 février. Le ministère a indiqué que les parachutistes resteront en Slovaquie jusqu'en juin et seront ensuite remplacés par une unité de véhicules blindés.

10h00 : Le consulat grec rouvre à Odessa, au lendemain de bombardements

 

 

Le consulat grec à Odessa a rouvert lundi, a annoncé le consul Dimitrios Dohtsis depuis ce port du sud-ouest de l'Ukraine, bombardé la veille par les forces russes. Rappelant qu' « une importante communauté grecque d'environ 2 500 »  personnes vit à Odessa et dans ses environs, Dimitrios Dohstis a rapporté à la radio grecque Skaï que « le consulat grec avait rouvert ».

La réouverture de la représentation grecque intervient au lendemain d'une visite à Odessa du chef de la diplomatie grecque Nikos Dendias, qui a remis de l'aide humanitaire aux autorités locales de ce port situé en mer Noire.

09h51 : La Russie rejette « catégoriquement » toutes les accusations concernant des exactions présumées

La Russie rejette « catégoriquement » toutes les accusations liées à la découverte d'un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

« Nous rejetons catégoriquement toutes les accusations », a-t-il indiqué à la presse, assurant que les experts du ministère russe de la Défense avaient découvert des signes de « falsifications vidéo » et des « fakes » dans les images présentées par les autorités ukrainiennes comme preuves d'un massacre dont elles accusent la Russie.

À ce propos, RFI a interrogé Cécile Coudriou, présidente d'Amnesty International sur le travail de documentation et d'enquêtes sur ces crimes présumés.

À écouter : « Il est beaucoup trop tôt pour parler de génocide », selon Amnesty

09h30 : La Russie va enquêter sur une « provocation » contre l'armée russe

La Russie a annoncé lundi qu'elle allait enquêter sur une « provocation » visant à « discréditer » les forces russes en Ukraine, après la découverte d'un grand nombre de cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev.

Le patron du Comité d'enquête russe, Alexandre Bastrykine, a ordonné de « donner une évaluation judiciaire de la provocation de la part de l'Ukraine concernant le meurtre de civils à Boutcha », a indiqué dans un communiqué cet organisme chargé des principales enquêtes pénales dans le pays.

Afin de discréditer les militaires russes, le ministère de la Défense ukrainien a diffusé auprès des médias occidentaux des images tournées à Boutcha, dans la région de Kiev, comme preuve d'une tuerie de masse des civils », accuse le communiqué.

« Selon les informations du ministère russe de la Défense, tous les matériaux diffusés par le régime de Kiev sur les crimes des militaires russes dans cette localité ne correspondent pas à la réalité et ont un caractère provocateur », affirme-t-il..   

Selon la même source, M. Bastrykine a ordonné de prendre des « mesures exhaustives » pour identifier toutes les personnes impliquées et établir si elles doivent être poursuivies pour diffusion de « fausses informations » sur l'armée russe, un crime apparu dans le code pénal russe après l'offensive en Ukraine et passible de 15 ans de prison.

08h57 : À l'Est, le Donbass se vide de sa population

 

 

 

En attendant le rouleau compresseur russe, le Donbass sous contrôle ukrainien se vide de sa population. Femmes, enfants, personnes âgées... Ils étaient des centaines ce week-end à attendre leur train à la gare de Kramatorsk.

Depuis que la Russie a annoncé vouloir « concentrer ses efforts sur la libération du Donbass », cette région de l'est, historique bassin minier de l'Ukraine, vit dans l'angoisse d'une offensive russe majeure.

08h39 : L'UE discute « en urgence » de nouvelles sanctions contre la Russie, indique Josep Borrell

L'UE « condamne dans les termes les plus forts les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées », a indiqué Josep Borrell lundi dans un communiqué. Un nouveau train de sanctions est en discussions entre les 27, mais l'unanimité est nécessaire pour l'adoption de nouvelles mesures.

Après la découverte de cadavres dans la région de Kiev, de nombreuses voix s'élèvent en Europe pour demander de nouvelles sanctions contre la Russie, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Jean-Jacques Héry. « Plus de sanctions et d’aides de l’Union européenne sont en chemin », a déclaré dimanche le président du Conseil européen Charles Michel. 

De son côté, le chancelier Olaf Scholz a lui aussi clairement appelé à l’escalade des sanctions. « Nous déciderons de nouvelles mesures entre alliés dans les prochains jours », a-t-il avancé. Et ce lundi matin, c'est Emmanuel Macron qui a appelé de ses vœux à de nouvelles sanctions : « Ce qui vient de se passer à Boutcha impose un nouveau train de sanction et des mesures très claires », a déclaré le président français sur France Inter.

On sait qu’après avoir adopté plusieurs trains de sanctions, essentiellement économique, contre Moscou, l’Union travaillait déjà de nouvelles sanctions et la découverte de ce que beaucoup désignent comme des « crimes de guerre » vient peut-être de changer la donne sur la question des sanctions énergétiques. Jusqu’ici, il y avait en effet, de fortes dissensions au sein des 27 sur la question d’interdire l’importation de gaz et de pétrole russe. C’est en train d’évoluer.

Preuve en est avec signal venu d’Allemagne : la ministre de la Défense de ce pays, longtemps réticente à des sanctions dans le domaine de l’énergie en raison de sa dépendance au gaz russe, a fait un pas en cette direction. Christine Lambrecht a dit dimanche que l’Union européenne devait maintenant « débattre d’une interdiction d’importation de gaz russe ». Des débats qui risquent d’être compliqués, tant certains pays sont dépendants du gaz russe, mais aussi à cause du coût que cela impliquerait pour leurs populations.

08h23 : La Pologne propose une commission d'enquête sur « le génocide » en Ukraine

Le Premier ministre polonais a appelé lundi à créer une commission d'enquête internationale sur « le génocide » commis selon lui par l'armée russe dans des villes ukrainiennes, dont Boutcha. 

Ces massacres sanglants commis par des Russes, des soldats russes, méritent d'être appelés par leur nom. C'est un génocide, et il doit être jugé, a déclaré à la presse Mateusz Morawiecki. C'est pourquoi nous proposons de mettre en place une commission internationale pour enquêter sur ce crime de génocide.

08h09 : Un couloir humanitaire entre Marioupol et Zaporijia ce lundi, selon Kiev

 

 

 

 

La vice-Première ministre Iryna Veretchouk a déclaré sur son compte Telegram ce lundi que les habitants de Marioupol avaient été autorisés à quitter la ville le 4 avril en voiture vers Zaporijia.

Les évacuations se poursuivent également depuis Severodonetsk, Popasna, Lysychansk, Roubijne et le village de Nyzhne dans la région de Lougansk, affirme-t-elle

07h51 : Le Premier ministre espagnol évoque un possible « génocide »

« Nous allons faire tout notre possible pour que ceux qui ont perpétré ces crimes de guerre ne restent pas impunis et puissent comparaître devant les tribunaux, dans ce cas précis devant la Cour pénale internationale, pour répondre de ces cas présumés de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et, pourquoi ne pas le dire également, de génocide », a déclaré Pedro Sanchez lors d'un forum économique après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, à la suite du retrait des troupes russes.

07h10 : Que s'est-il passé à Boutcha ? L'enquête commence

 

 

Fred Abrahams, responsable chez Human Rights Watch le précisait au micro de RFI : « Nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé ». L'armée russe n'a d'ailleurs pas tardé à démentir avoir tué des civils à Boutcha, accusant l'Ukraine d'avoir fabriqué des images « à l'intention des médias occidentaux ». 

Comme souvent depuis le début de cette guerre, c'est parole contre parole. L'Ukraine a annoncé l'ouverture d'une enquête, la Cour pénale internationale se saisira peut-être, elle aussi, du dossier. Quoi qu'il en soit, c'est un long et difficile processus qui s'engage, explique notre envoyé spécial à Kiev Vincent Souriau.

C’est un travail très délicat. Il faut trouver les preuves. Il faut établir le fil du récit. Qui a exécuté ces civils ? Qui leur a attaché les mains dans le dos ? Qui leur a tiré dans la tête à bout portant dans le dos ? À ce jour, on l’ignore et, bien sûr, il ne faudra pas compter sur la Russie pour collaborer à l’enquête. Ce que l’on peut sans doute déterminer, c’est quelles sont les unités russes passées par Boutcha. Il y en a beaucoup puisque la bataille dans cette zone a commencé très tôt, dès la fin du mois de février et qu'elle a concentré des troupes très différentes : des parachutistes, des régiments d’infanteries, des tanks, des artilleurs…

Il va falloir reconstituer la mise en place de cet appareil militaire jour après jour, heure par heure, à travers, par exemple, des images satellites. On sait que les Américains ont des renseignements très précis sur les mouvements de troupes russes mais la seule présence d’un régiment à Boutcha ne prouve pas qu’il ait participé à ces crimes de guerre. L’atout principal des enquêteurs dans ce genre de situation, ce sont les civils, les témoignages directs : « J’ai vu ce soldat abattre mon père, ma mère tel jour à telle heure. Je suis en mesure de décrire son uniforme, son matériel, son environnement. » Certains de ces témoignages commencent à émerger mais Boutcha s’est très vite vidée de ses habitants qui fuyaient les bombardements.

06h54 : Emmanuel Macron se dit favorable à de nouvelles sanctions

Le président français a jugé lundi qu'il existait des « indices très clairs » de crimes de guerre en Ukraine et qu'un nouveau train de sanctions était indispensable après la diffusion ce week-end d'images de victimes habillées en tenues civiles dans la ville ukrainienne de Boutcha, près de la capitale ukrainienne. « Ce qui vient de se passer à Boutcha impose un nouveau train de sanctions et des mesures très claires », a déclaré le président de la République sur France Inter.

« Donc, nous allons nous coordonner avec nos partenaires européens, en particulier l'Allemagne » dans « les prochains jours », a-t-il ajouté, en évoquant des sanctions individuelles et des mesures sur « le charbon et le pétrole ». Avec « ce qui est en train de se passer », notamment « à Marioupol, il faut qu'on envoie le signal que ce sont notre dignité collective et nos valeurs que nous défendons », a poursuivi Emmanuel Macron, qui était interrogé sur l'Ukraine comme président et non comme candidat à la présidentielle.

Il a réaffirmé, comme il l'avait fait dimanche dans un tweet, être « extrêmement choqué » par « les scènes insoutenables » à Boutcha, qu'il faut condamner « avec la plus grande fermeté ». « Il y a des indices aujourd'hui très clairs de crimes de guerre » et « il est à peu près établi que c'est l'armée russe » qui était dans cette petite ville où des civils ont été massacrés. « La justice internationale doit passer. Celles et ceux qui ont été à l'origine de ces crimes devront en répondre » car « il n'y aura pas de paix sans justice », selon lui.

06h25 : [En images] Quelque 150 000 personnes toujours piégées à Marioupol

 

 

Quelque 150 000 personnes seraient toujours bloquées à Marioupol, a déclaré le président Ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo, soulignant qu'il était impossible de trouver un accord avec les forces russes pour l'évacuation des civils ou la livraison de vivres et de médicaments.

Selon les autorités locales, 5 000 habitants ont été tués.

Pour Moscou, contrôler Marioupol permettrait d'assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu'aux deux républiques séparatistes prorusses du Donbass. La Russie a annoncé en fin de semaine vouloir « concentrer ses efforts sur la libération » de ce bassin minier de l'Est ukrainien. Mais les forces russes se heurtent à la résistance des Ukrainiens à Marioupol.

 

 

05h55 : Volodymyr Zelensky fustige « la politique de concessions » de certains dirigeants européens vis-à-vis de la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a fustigé les troupes russes composées selon lui de « meurtriers, tortionnaires, violeurs, pilleurs » après le massacre de civils mis au jour à Boutcha, près de Kiev, qui devrait entraîner cette semaine de nouvelles sanctions occidentales contre Moscou.

Les images de dizaines de cadavres dans des fosses communes ou jonchant les rues des environs de la capitale ukrainienne ce week-end, à la suite du retrait russe, ont révulsé les Occidentaux, comme le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, parlant d'un « coup de poing à l'estomac ».

Dans une nouvelle vidéo publiée dimanche, le président ukrainien a quant à lui reproché à deux anciens dirigeants français et allemand, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, une politique trop naïve à l'égard de Moscou.

 

 

 

05h15 : L'ONU a enregistré au moins 1 417 victimes depuis le début de la guerre

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (OHCHR) a comptabilisé 1 417 morts, dont 121 enfants, en Ukraine entre le 24 février et le 2 avril. Ses estimations évoquent aussi 2 038 blessés.

La plupart des victimes enregistrées se concentrent dans l'est du pays, dans les régions de Donetsk et Lougansk.

La plupart des victimes civiles enregistrées ont été victimes de bombardements et de raids aériens.

L'OHCHR estime que les chiffres réels sont considérablement plus élevés, 

04h45 : Un charnier de 14 mètres de long autour d'une église de Boutcha

 

 

Des images satellite prises le 31 mars montrent une tranchée de près de 14 mètres creusée dans le terrain autour d'une église à Boutcha, où un charnier a été identifié après le retrait des troupes russes. Dans la fosse commune encore ouverte, on pouvait encore voir des pieds et des mains qui dépassaient de la terre, selon les journalistes de Reuters. 

04h00 : Les autorités ukrainiennes bouclent Boutcha 

 

 

 

 

Plus de 400 corps ont été retrouvés dans les zones libérées, notamment dans la localité de Boutcha. Des immeubles anéantis, des routes éventrées. Les cadavres des civils qui n’ont pas pu fuir s’entassent également dans une fosse commune, rapporte notre envoyé spécial à Kiev, Sami Boukhelifa. Les autorités ukrainiennes ont bouclé Boutcha. Un couvre-feu y est décrété jusqu’à mardi matin. Objectif : recenser les victimes, les survivants et déminer la ville.   

Boutcha, Irpin, deux villes voisines, deux localités clé dans les faubourgs de Kiev. Dès les premiers jours de la guerre, elles sont attaquées, écrasées par les bombes des forces russes. En ligne de mire, la capitale ukrainienne toute proche. Mais les verrous tiennent. La progression de l’armée russe est stoppée. Au bout de 30 jours d’intenses combats, Moscou finit par annoncer un redéploiement stratégique dans l’est du pays. Ses troupes se retirent de Boutcha et laissent l’horreur derrière elles.  

Les corps sans vie d’hommes de femmes en vêtements civils, gisent encore dans les rues de Boutcha, éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, dans une ville elle-même défigurée par les combats. Face contre terre, parfois les mains liées dans le dos, signe « d’exécutions sommaire », dénoncent des organisations de défense des droits de l’homme. L’Ukraine dénonce un « génocide » commis par l’armée russe. L’armée russe, elle, dément.

03h15 : Une responsable du gouvernement américain dénonce la demande de la Russie au Conseil de sécurité

« La Russie a recours au même scénario que pour la Crimée et Alep : forcée de défendre l'indéfendable (ici, les atrocités de Boutcha), la Russie demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU de façon à feindre l'indignation et à demander des comptes », a tweeté la responsable de l'Agence américaine pour le développement international (USAid), Samantha Power, ancienne ambassadrice de son pays aux Nations unies. « Personne n'y croit », a-t-elle ajouté.

02h55 : À Boutcha, les victimes civiles d'exactions de l'armée russe ont dû être enterrées dans des fosses communes improvisées

Le nombre total de morts reste encore incertain. Selon la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova, les corps sans vie de 410 civils ont été retrouvés dans les territoires de la région de Kiev récemment repris aux troupes russes.

 

 

 

 

 

02h05 : Une allocution enregistrée de Volodymyr Zelensky diffusée lors de la cérémonie des Grammy Awards

Le président ukrainien est intervenu dimanche via une allocution enregistrée lors de la 64e édition des Grammy Awards, équivalent des Oscars pour la musique américaine, pour demander le soutien à son pays, en proie à une invasion de la Russie. « La guerre. Qu'est-ce qui est le plus à l'opposé de la musique ? Le silence des villes en ruines et des gens tués », a lancé le président Zelensky avec son habituel t-shirt kaki, avant une performance de John Legend, rejoint sur scène par des artistes ukrainiens, Mika Newton et Lyuba Yakimchukt. « Remplissez le silence avec votre musique. Remplissez-le aujourd'hui, pour raconter notre histoire (...) Tout, mais pas le silence », a ajouté le président ukrainien.

 

 

 

 

01h00 : Le directeur adjoint de programmes à Human Rights Watch n'est pas surpris par les exactions russes

 

 

 

 

 

00h05 : La Russie veut réunir le Conseil de sécurité de l'ONU sur la « provocation » de Boutcha

La Russie a demandé à l'Organisation des nations unies de réunir dès lundi son Conseil de sécurité pour débattre ce qu'elle présente comme une « provocation de radicaux ukrainiens » dans la ville de Boutcha, après les accusations de crimes de guerre portées par Kiev contre Moscou.

« À la lumière de la provocation flagrante de radicaux ukrainiens à Boutcha, la Russie a demandé qu'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU soit convoquée », a déclaré Dmitri Polanski, premier vice-représentant permanent russe à l'ONU, sur la messagerie Telegram.