La Commission européenne veut remettre Schengen sur les rails

Il y a exactement un an, la Commission européenne avait été critiquée pour son laxisme quand elle avait choisi de ne pas taper du poing sur la table et de ne pas exiger la réouverture de toutes les frontières Schengen puisque les contrôles et les fermetures avaient été décrétés dans le plus grand désordre. La Commission a présenté ce mercredi sa nouvelle stratégie Schengen pour, en quelque sorte, reprendre la main puisqu’il est de sa responsabilité de veiller au bon respect des règles de Schengen et au bon fonctionnement de l’espace européen de libre-circulation.

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

La Commission européenne siffle la fin de la récréation face aux libertés prises par les pays de Schengen depuis l’éclatement de la pandémie. 

Il y a actuellement neuf États membres de Schengen qui imposent des contrôles sur des frontières internes, certains pour cause de Covid, certains pour d’autres raisons dont la menace terroriste. Pour la France, le Danemark et la Norvège, les deux raisons sont invoquées. Et l’essentiel de ces pays prévoient de maintenir ces restrictions jusqu’à l’automne. 

Il est donc grand temps de remettre de l’ordre, estime la Commission. Sa nouvelle stratégie Schengen devrait lui permettre de rattraper ce que d’aucuns ont qualifié de sa part d’inaction depuis un an. 

Un rappel des règles

Elle rappelle aux pays que le rétablissement des contrôles frontaliers est limité par des règles ; en contrepartie, elle leur promet des contrôles plus stricts aux frontières externes de l’Europe afin de les dissuader de rétablir les contrôles aux frontières internes, ce qui doit rester une mesure de dernier recours.

Une révision du mécanisme d’évaluation de Schengen sera soumise aux 26 gouvernements de la zone de libre-circulation européenne, mais pour le reste, la Commission prend elle-même l’initiative en supprimant par exemple les notifications aux États avant les inspections européennes, en mettant en place le fichier de toutes les personnes qui entrent dans l’espace Schengen.

Trois millions et demi de personnes en moyenne franchissent chaque jour une frontière Schengen. 26 États font actuellement partie de Schengen. Outre 22 pays de l’UE, il y a la Suisse et le Liechtenstein plus la Norvège et l’Islande.

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