Avec notre envoyée spéciale à Bilbao, Juliette Gheerbrant
Une guirlande d'ampoules de couleurs entoure une toile blanche en fond de scène, les chaises sont à bonne distance et Endika Lahaine chante masqué.
« Disons qu’avec cette situation il faut savoir s’adapter. On a la chance ici d’avoir accès à des espaces où on peut jouer, c’est important » confie-t-il.
Le rappeur présente son deuxième album solo, Xamanak, à un public de fidèles. Maria Lopez, 20 ans et 6 ans de rap à son actif, est très heureuse de sortir par temps de Covid : « Pour moi qui fréquente beaucoup les concerts, le théâtre, le ciné, pour ma génération, c’est comme un énorme vide. On a besoin de se voir, de sortir, d’être dehors. Le couvre-feu c’est dur. Qu'on soit 20 ce soir au lieu de 50, c’est triste. Mais il y a de l’espoir, non ? Le fait de pouvoir continuer à faire des choses. »
Permettre une vie sociale, c’est essentiel, confirme Koldo Iturbe, chargé de la culture et de la jeunesse à la mairie de Barakaldo : « C’est une préoccupation pour nous. Il y a eu une certaine criminalisation de la jeunesse, parce que certains se sont rassemblés pour boire dans la rue. On a stigmatisé les jeunes. On a dit qu’ils n’étaient pas vulnérables face au Covid, c’est faux. Je pense que la majorité des jeunes sont responsables, mais ils sont très affectés sur le plan émotionnel. »
Et ce soir-là dans la salle, on lisait de grands sourires dans les regards des spectateurs.
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