Avec notre correspondant au Vatican, Éric Sénanque
Durant toute la durée du procès du cardinal australien, le Vatican était prudemment resté en retrait, rappelant seulement à plusieurs reprises faire confiance à la justice australienne, assurant attendre « la vérification définitive des faits » reprochés à l’ancien archevêque de Melbourne.
Aujourd’hui acquitté des faits de pédophilie qui lui étaient reprochés, le cardinal australien, que le pape François avait appelé à ses côtés en 2014 pour réformer l’économie du Vatican, semble revenir en grâce. Même si à 79 ans il ne devrait pas occuper de nouvelles fonctions au sein de la Curie, l’audience de ce matin prend un relief particulier.
Scandales financiers au Vatican
Elle intervient alors que de nouveaux scandales financiers éclaboussent le Saint-Siège et ont conduit à l’éviction du cardinal Becciù, l’ancien numéro deux de la secrétairerie d’État, accusé de détournements de fonds et de népotisme.
Le pape François ne cache pas sa volonté d’accélérer l’assainissement des finances vaticanes. Pendant trois ans, le cardinal Pell est celui qui a incarné ce volontarisme sur les questions financières, et s’est créé des ennemis en interne. Signe de ces rivalités internes, peu de temps après la mise à l’écart du cardinal Becciù, le cardinal australien s’était félicité sur Twitter des « récents développements » impulsés par le pape François. « J'espère que le ménage des écuries continuera » avait-il précisé.