Encore un autre état d'urgence, qu'est-ce que cela signifie au juste s'interrogent les Madrilènes ? Confronté à une explosion du nombre des cas de coronavirus dans la région de Madrid, le gouvernement espagnol a décrété vendredi 9 octobre un « état d'alerte » dans la capitale et dans plusieurs villes voisines, afin de rétablir leur bouclage partiel, annulé la veille par une décision de justice.
Concrètement, cela signifie interdiction de sortir dans des bars après 22 heures et surtout interdiction de quitter la ville pendant 15 jours et donc impossibilité de profiter du pont pour aller à la mer, à la campagne ou dans sa résidence secondaire à la montagne, rapporte notre correspondant à Madrid, François Musseau.
Certains, comme Jorge, étudiant 26 ans, sont favorables à ces mesures. « Qu’ils nous confinent pour éviter que les gens qui vivent hors de Madrid viennent ici en vacances ou que les gens de Madrid sortent de la ville... Ça me parait être la mesure la plus opportune ! ».
Le confinement à l’échelle d’une ville, on le comprend globalement car Madrid est l’épicentre de la pandémie en Espagne, pays lui même le plus touché d’Europe. La région de Madrid comptait 723 cas de coronavirus pour 100.000 habitants au 8 octobre, selon l'Organisation mondiale de la santé, soit le regroupement de cas
le plus important d'Europe après la principauté d'Andorre.
Fort déploiement policier
Malgré tout, ici, les gens tentent de profiter du week-end dans une ambiance étrange en raison du fort caractère sécuritaire. Quelque 7000 policiers nationaux sont déployés autour de l’aéroport , les gares routières et les gares ferroviaires, et les contrôles sont nombreux avec des amendes très lourdes à la clé.
Yolanda, téléopératrice, est partagée quant au bien fondé de la fermeture de sa ville. « C’est une stupidité de sortir de Madrid car nous allons provoquer des contagions ailleurs, mais en même cette fermeture va léser notre économie. Alors à mon sens c’est une mesure à double tranchant. »
Le pays compte aujourd'hui officiellement 848.324 cas de contamination, le nombre le plus élevé d'Europe occidentale, dont 32.688 mortels. L'état d'urgence a été imposé pour une période de 15 jours au terme desquels se posera la question de son renouvellement éventuel. Pour ce faire, le gouvernement central aura besoin de la majorité au Parlement.