La Croatie célèbre les 25 ans d’« Oluja », l’opération militaire qui a permis la reconquête de la Krajina en août 1995, chassant 200 000 Serbes de Croatie. À l’occasion des cérémonies, le président croate Zoran Milanović a choisi de décorer un ancien chef des milices croates d’Herzégovine, accusé de crimes de guerre. Un geste qui a fait scandale en Bosnie-Herzégovine. Le chef de l’État croate s’est même lancé dans une diatribe contre le TPIY.
Quelques jours plutôt, c'est à Belgrade qu'un tollé a été provoqué quand un représentant politique serbe de Croatie, le vice-Premier ministre Boris Milošević, a annoncé qu'il participerait aux cérémonies officielles, ce qui n'était jamais arrivé auparavant. « Pour les Serbes, c’est une journée de deuil, non de célébration », a réagi le ministre des Affaires étrangères de Serbie Ivica Dačić.
Échec du projet européen, néolibéralisme et dérive autoritaire
Depuis 1989, ce sont des démocraties hybrides, des kleptocraties et des États mafieux qui ont vu le jour dans les Balkans. Ancienne ambassadrice en Macédoine du Nord et au Monténégro, la diplomate allemande Gudrun Steinacker dénonceles compromissions de l’Union européenne avec les oligarchies locales, et l’absence de perspectives politiques, sociales et environnementales.
Pourquoi les Européens critiquent-ils Orbán et Kaczyński bien plus que Vučić ou Rama ? Pourquoi entretient-on toujours le mythe de la « transition », alors que les pays des Balkans ne font aucun « progrès » mais deviennent de plus en plus autocratiques ? Que signifie la faillite du projet européen ? Le grand intellectuel albanais Fatos Lubonja ouvre le débat.
Un été de révolte en Bulgarie
« Si le mouvement échoue, notre génération perdra tout espoir et quittera la Bulgarie. » Après un mois de manifestations, ni le brûlant soleil d’été, ni la fatigue ou le découragement ne viennent à bout de la vague de contestation populaire contre le gouvernement Borissov. Les manifestants dénoncent la protection dont jouissent les oligarques, la soumission du procureur général au pouvoir du GERB et un régime qui a fait de la corruption et du clientélisme un système de gouvernement. Dans rues de Sofia, Francesco Martino est allé à la rencontre de ceux qui rêvent d'un pays « normal ».
Alors qu'elle a évité la confrontation directe avec les manifestants pendant plusieurs semaines, vendredi 7 août, la police a changé d'approche en démantelant des camps de tentes, en conduisant des arrestations et en infligeant des amendes à Sofia, Plovdiv, Varna et Stara Zagora. Un signe de durcissement de la position des autorités.