De notre correspondant à Athènes,
« Nous ne sommes pas en sécurité face à la pandémie du Covid-19 », voilà le type de messages brandis par des manifestants devant le camp de Moria, sur l’ile grecque de Lesbos. Face au risque sanitaire, ces demandeurs d’asile souhaiteraient être « libérés », comme ils l’écrivent, et transférés sur la partie continentale de la Grèce.
Préalablement à cette manifestation, le gouvernement grec a d’ailleurs annoncé l’acheminement progressif de près de 2 300 personnes, sur le continent, dans les deux semaines à venir. A Moria, au milieu des champs d’oliviers, près de 19 000 personnes s’entassent pour l’heure dans et autour d’un espace prévu pour en héberger seulement 3 000.
Dans un communiqué tout juste publié, l’ONG Human Rights Watch, craint, elle, « une crise de santé publique » face aux conditions de vie jugées « inimaginables » dans les cinq camps saturés des iles de la mer Égée. Des camps où se laver les mains régulièrement est notamment tout à fait impossible.
Preuve de la progression du virus parmi ces populations souvent groupées dans des espaces réduits, quelque 150 demandeurs d’asile ont été testés positifs cette semaine, dans un hôtel de la région du Péloponnèse, dans le sud du pays.