Coronavirus: le crime organisé s'empare du marché des masques

Pour les escrocs, l’épidémie de coronavirus est une véritable mine d’or. Interpol, l'Organisation internationale de police criminelle, enquête sur une arnaque à 15 millions d’euros, à l’échelle européenne : l’Allemagne a été bernée en pensant acheter des masques. Un Irlandais vient d’être interrogé par les enquêteurs.

De notre correspondante à Dublin, Emeline Vin

C’est un transfert d’un million et demi d’euros, sur un compte irlandais, qui a mis la puce à l’oreille du bureau irlandais des crimes financiers. Soupçonnant un blanchiment d’argent, les enquêteurs ont finalement rattaché l’affaire à une large investigation menée par Interpol.

L’histoire commence à la mi-mars en Allemagne. Les autorités sanitaires confient 15 millions d’euros à deux entreprises pour acheter 10 millions de masques, denrée rare et précieuse en ces temps de pandémie. Les escrocs clonent le site d’une vraie entreprise espagnole et détournent les courriels pour piéger les acheteurs de masques. Ils réussissent à faire miroiter une première livraison au départ des Pays-Bas.

Les clients ont versé au total plus de deux millions d’euros, pour des masques qui ne verront jamais l’Allemagne. Interpol a gelé cet argent, dispatché entre l’Irlande, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. L’enquête se poursuit à travers l’Europe. Le suspect irlandais, un quadragénaire, risque 14 ans de prison.

L'organisation policière internationale invite l’ensemble des pays en situation d’épidémie à la plus grande prudence et rappelle que le crime organisé s’adapte très vite aux crises mondiales.

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