Pour les activistes climatiques, l’Union européenne (UE) ne va pas assez loin avec sa « loi climat », dont le projet a été publié mercredi 4 mars : les objectifs de réduction des émissions à l'horizon 2030 ou 2050 ne suffisent pas, il faut prendre des mesures drastiques tout de suite.
Pour la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, la loi sera le « compas » de l'UE « pour les 30 prochaines années et nous guidera à chaque étape sur la voie d'un modèle de nouvelle croissance durable ».
Pensé comme la référence pour toutes les futures législations de l'Union européenne, le texte transcrit l'ambition d'un niveau zéro d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. Il s’agit ainsi d’un équilibre entre les émissions (réduites le plus possible) et l'absorption de carbone (par des techniques de séquestration).
Cette loi « rate le coche »
Au cœur du « Pacte vert » de la Commission, toute la future législation européenne devra être en ligne avec l'objectif de neutralité, une ambition qui ne fait plus débat parmi les États membres, à l’exception de la Pologne. Le pays, qui tire encore 80% de son électricité du charbon, a signalé qu’il lui était impossible de tenir cet objectif à l’horizon 2050.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site internet Carbon Brief, Greta Thunberg et une trentaine d’autres jeunes militants ont fustigé la « capitulation » et « l’arrogance » des législateurs. Neil Makaroff, le spécialiste des politiques climatiques européennes au sein du Réseau action climat est d'accord avec cette analyse : ce projet de loi doit « absolument être amélioré », car il n'est qu'une coquille vide en l’état.
« Une capitulation »
La militante écologiste suédoise Greta Thunberg était, jeudi 5 mars, à Bruxelles. Après avoir assisté à la réunion du collège des commissaires européens, elle s'est rendue au Parlement européen devant les députés de la commission environnement pour dire tout le mal qu'elle pensait de la loi climat de la Commission européenne.
Critiquant l’Union européenne, qui « prétend » être un « leader » sur le changement climatique, mais qui poursuit une politique favorable aux énergies fossiles, Greta Thunberg a dénoncé un texte incohérent compte tenu de l'urgence climatique. Une urgence qu'elle a expliquée à l'aide d'un exemple.