Avec notre correspondant à Genève, Jérémie Lanche
Recep Tayyip Erdogan a beau être arrivé avec 45 minutes de retard à l'ouverture du forum, le président turc n'a pas pris de gants dans son discours. Accusant l'Europe de laisser la Turquie seule dans la gestion des 3,5 millions de réfugiés sur son sol, Erdogan en veut surtout aux pays occidentaux de refuser de financer la réinstallation de réfugiés dans la zone de sécurité au nord de la Syrie, mise en place après l'offensive de l'armée turque contre les milices kurdes.
« La Turquie porte le poids de la crise syrienne depuis bientôt 9 ans, a voulu rappelé le président turc. Nous devons trouver une formule qui permette aux Syriens de rester dans leur pays et à ceux qui sont en Turquie de rentrer chez eux. J'ai parlé à plusieurs dirigeants de mon appel à créer une zone pacifiée dans le nord de la Syrie. Et je leur ai demandé de me soutenir. Mais les grandes puissances, les pays les plus riches de la planète, ils nous sourient, mais quand leur demande une aide, nous n'obtenons rien. »
Le Pakistan critique l'inde sur le Cachemire et la loi sur la citoyenneté
Un discours martelé jusque dans les couloirs de l'ONU où une exposition financée par la Turquie affirme qu'Ankara a reçu moins de la moitié des aides promises par l'Union européenne pour aider les réfugiés.
Le discours prononcé par le Premier ministre pakistanais a lui aussi été très politique. Imran Khan a dénoncé la décision de l'Inde de révoquer l'autonomie du Cachemire indien et de refuser la nationalité aux musulmans. Il a mis en garde contre le risque d'un conflit entre deux puissances nucléaires et l'émergence d’une crise des réfugiés qui éclipserait toutes les autres.