L'UE s'accorde sur la neutralité carbone en 2050... sans la Pologne

C'est un accord ambitieux trouvé par les pays de l’Union européenne en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Lors du Conseil européen à Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement se sont donné pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Mais problème, la Pologne refuse pour le moment de s’y soumettre.

Avec notre envoyé spécial à Bruxelles, Anthony Lattier

Les Européens voulaient à tout prix afficher une avancée politique, être le premier continent à se donner pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, c’est-à-dire ne pas émettre plus de gaz à effet de serre que l’on ne peut en absorder.

Un objectif très ambitieux qui, dit-on, est partagé par tous les pays autour de la table. Sauf que, petite subtilité, la Pologne a d’ores et déjà prévenu qu’elle n’était pas en mesure d’atteindre cet objectif, son économie étant trop dépendante du charbon.

Un réel accord ?

Faut-il dans ces conditions parler d’un réel accord ? Le nouveau président du conseil Charles Michel a bien eu du mal à le justifier cette nuit, à la sortie du Conseil. Et il a reconnu qu’il faudra travailler pour que la Pologne rentre dans le rang. « Nous comprenons que (la Pologne) a besoin de plus de temps », a-t-il expliqué. Un nouveau rendez-vous est fixé pour en parler dans six mois. Le pays est l'un des principaux pollueurs en Europe, et craint une transition énergétique désastreuse sur le plan économique et social.

Le fait que la Pologne reste en dehors est « complètement acceptable », a assuré Mme von der Leyen.

Un goût d'inachevé

Mais ce vrai-faux accord a un goût d’inachevé pour les Européens, notamment pour le président français Emmanuel Macron qui pousse pour l’adoption de l’objectif de neutralité carbone depuis plusieurs mois.

Côté financement, près de 100 milliards d’euros seront débloqués pour y parvenir…

Par ailleurs, l'idée d'une taxe carbone aux frontières fait son chemin. Les conclusions officielles du sommet indiquent que le Conseil « prend note de l'intention de la Commission de proposer un mécanisme d'ajustement aux frontières pour les secteurs très carbonés ».

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