Avec notre correspondante à Dublin, Emeline Vin
D’emblée, la représentante de Facebook Monika Bickert a rappelé les actions du réseau social contre les fake news : chasse aux faux comptes, fins des promotions sur les publicités politiques. Mais elle a exclu leur interdiction, qu’elles soient vraies ou fausses : « Nous ne sommes pas la police du monde et nous ne retirons pas de contenus simplement parce qu’ils sont faux. Nous n’avons pas à déterminer, à la place des citoyens, ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas voir en termes de véracité de la part de leurs politiciens. Dans l’audience des politiciens, il y a une forte probabilité qu’au moins une personne sache si quelque chose est faux, et fasse passer le mot ! »
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Cet argument a rapidement été battu en brèche par le sénateur américain David Cicilline en raison du micro-ciblage des publicités offert par Facebook. « Les politiques peuvent micro-cibler leurs pubs grâce à Facebook, a-t-il affirmé. Par exemple, vers des hommes, de 55 à 75 ans, qui conduisent des camions et regardent Fox News. Ce qui limite fortement la diffusion de certaines publications. Vrai ou faux ? » « Il y a des limites dans la précision mais oui, c’est vrai », a répondu Monika Bickert.
À l’issue de la journée, les parlementaires se sont engagés à proposer dans leurs pays respectifs des lois pour mettre en place un moratoire sur les fausses publicités micro-ciblées. Un engagement non daté mais dont les participants espèrent qu’il poussera les géants du net à agir.