Au Portugal, le Premier ministre Antonio Costa en lice pour un second mandat

Au Portugal, 10,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche 6 octobre pour des élections législatives. Après quatre ans d’une alliance parlementaire de gauche, le Premier ministre socialiste Antonio Costa brigue un second mandat.

Il dit avoir l'optimisme militant. Les résultats économiques de son pays y contribuent certainement pour beaucoup, avec une croissance estimée à 2,2 % et un chômage à 6,5 %. Antonio Costa a réussi à sauver à la fois l’économie de son pays et son parti, le seul parti socialiste en Europe qui frôle aujourd’hui les 40 % d’intentions de vote.

« Une économie qui fonctionne, cela permet de convaincre les gens. Antonio Costa et le gouvernement ont très bien su gérer une image positive, en associant l’aspect concret de la politique à un discours très efficace », analyse Isabel David, politologue de l'Institut supérieur de sciences sociales et politiques à Lisbonne, au micro de notre correspondante Marie-Line Darcy.

Le Parti communiste portugais revendique pour lui une partie de ce succès. Pour João Oliveira, l’un des porte-parole du PCP, le développement économique a été permis par l’amélioration des conditions de vie. « Depuis la révolution d’avril 1974, jamais il n’y avait eu autant de contributions à la sécurité sociale. Ce n’est pas seulement à cause de la réduction du chômage, c’est aussi dû à l’augmentation des salaires et l’amélioration des conditions de vie », fait-il valoir.

Habile tacticien, Antonio Costa s'est en effet allié au Parlement avec l’extrême gauche et le Parti communiste pour former un gouvernement minoritaire au nez et à la barbe du parti de centre-droit qui avait pourtant remporté les dernières législatives. Il a ensuite tourné la page de l’austérité tout en surveillant les comptes comme un bon père de famille. L’alliance du bloc de gauche qui fait rêver ses voisins espagnols aura finalement duré quatre ans.

Fils d'un militant communiste poète et écrivain, plusieurs fois emprisonné sous la dictature de Salazar, et d'une journaliste socialiste, cet avocat de formation a été ministre de la Justice, vice-président du Parlement européen et maire de Lisbonne, avant de prendre la tête du gouvernement. Un poste qu’il est bien parti pour conserver.

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