Avec notre correspondant à Moscou, Paul Gogo
D'après Alexeï Navalny, il s'agirait d'une première dans l'histoire de la Russie : 200 perquisitions dans 41 régions réalisées de jour comme de nuit. Représentations de son mouvement, bureaux et domiciles de ses proches, collègues et bénévoles, les autorités ont porté un grand coup à l'opposant anticorruption.
Alors en pleine protestation contre l'organisation d’élections locales sans opposition cet été, Alexeï Navalny avait appris faire l'objet d'une enquête pour blanchiment d'argent. C'est cette enquête qui aurait mené à ces perquisitions.
« Vote intelligent »
Jeudi soir, l'opposant a réagi dans une vidéo publiée sur internet : « Il est évident que ce genre d'opération de grande ampleur n'a pu être organisée que par Vladimir Poutine en personne. Imaginez un peu le nombre d'hommes mobilisés, peut-être 1000 dans tout le pays. Cette fois, il est très en colère à cause du vote intelligent puisque son enfant préféré, Russie Unie, a été ravagé à Moscou et bien abîmé dans les autres régions. »
Le « vote intelligent », un dispositif utilisé pour la première fois par l'opposition lors des élections locales de dimanche dernier. Alexeï Navalny avait appelé à voter pour les candidats les moins proches du maire de Moscou, lui-même un protégé de Vladimir Poutine. Une stratégie qui a sûrement fait perdre près de la moitié des sièges du Parlement de la capitale à Russie Unie, le parti du Kremlin.
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