Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
C’est à Smolensk, à 400 kilomètres à l’ouest de Moscou, que la découverte a eu lieu. Il s'agit d'un squelette dans les débris d’un cercueil en bois. Celui peut-être du général Gudin, mort au combat durant la campagne de Russie.
Pour Alexander Kholkov, archéologue et membre de l’Académie russe des sciences, tous les éléments concordent.
« Les soldats de la Grande Armée avaient décidé de construire un mémorial sur sa tombe, avec des canons en bronze. Ces canons ont ensuite été récupérés par la population locale, mais au cours de nos recherches, nous avons découvert six grands trous qui ont certainement servi à placer ces canons », explique-t-il.
Le 18 août 1812, durant la bataille de Valoutina Gora, César Charles Étienne Gudin est mortellement blessé. La Grande Armée vient de s’emparer de Smolensk, et s’apprête à marcher sur Moscou, mais le général de 44 ans est fauché par un boulet de l’armée russe. Il meurt trois jours plus tard, emporté par la gangrène.
« Selon plusieurs sources, le boulet de canon avait arraché l’une de ses jambes. Il a été évacué à Smolensk et a été amputé. Or, le squelette que nous avons trouvé correspond à cette description, puisqu’il lui manque la jambe gauche », explique Alexander Kholkov.
Tout semble concorder mais une expertise ADN sera tout de même nécessaire. Reste à retrouver les descendants du général d’empire pour ce faire et prouver définitivement que ce sont bien les restes du général français qui ont été découverts plus de deux siècles après sa mort.
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