Avec notre correspondante à Londres, Marina Daras
Environ 200 nouvelles brasseries voient le jour chaque année au Royaume-Uni. Une petite révolution pour l’industrie brassicole du pays, qui se retrouve dorénavant menacée par le Brexit. Ce dernier a fait monter en flèche le coût des ingrédients importés et de l’équipement.
Marc Bishop, de la brasserie St Austell, fait partie des inquiets. « La plupart du malt que nous utilisons vient du Royaume-Uni, dit-il, donc j'espère que le malt ne sera pas affecté. Mais le houblon très certainement. Notre houblon vient d'Europe. Nous pourrions être touchés d'une façon ou d'une autre, mais nous ne savons pas encore comment. »
« Nos bières ont des variétés spécifiques, donc oui, nous pourrions nous approvisionner aux États-Unis ou en Australie, mais ce ne serait pas nécessairement le bon houblon pour les saveurs que nous recherchons. Il est très important pour nous que nous puissions continuer à nous approvisionner en Europe », ajoute le brasseur.
La brasserie Siren Craft Brew, pour sa part, est née en 2013. Elle est en ce moment en pleine expansion, mais souffre déjà des répercussions du Brexit. « La dévaluation de la livre sterling a eu d'énormes répercussions sur nous, parce que nous venons d'acheter une ligne de mise en canettes », explique le patron.
Lui aussi se dit inquiet : « Les exportations représentent environ 20% de notre chiffre d'affaires, alors il y a de quoi s'inquiéter. En serons-nous toujours capables ? Comment cela va-t-il fonctionner ? On n'en sait rien. Nous venons de faire une bière appelée "cheese-cake au citron castillan" et nous avons importé tous nos citrons de Naples, est-ce que ce sera possible à l'avenir ? On n'en sait rien. »
La sortie de l'Union européenne sera peut-être l’occasion de démarcher de nouveaux partenaires, comme la Chine par exemple, qui en 2018 a importé plus de 50 milliards d’euros de bières britanniques.
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