Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Va-t-on assister à un nouveau bras de fer entre Matteo Salvini et une ONG de sauvetage de migrants ? De retour en mer depuis plusieurs jours avec un voilier de 18 mètres de long, l’ONG italienne Mediterranea a secouru ce jeudi 54 personnes, dont trois femmes enceintes et quatre bébés, au large de la Libye.
« Les 54 survivants ont tous été sauvés et sont maintenant à bord. Parmi eux, 11 femmes (trois enceintes) et 4 enfants... », a écrit dans un tweet l'ONG.
L’équipage a contacté le siège des garde-côtes italiens pour l’informer de son opération de sauvetage. Mais le capitaine a refusé de laisser les migrants entre les mains des garde-côtes libyens comme il lui était demandé. Au lieu de cela, l'Alex a décidé de mettre le cap sur l’île sicilienne de Lampedusa.
Déjà passablement irrité par la décision de la juge qui a rendu sa liberté à la commandante du Sea-Watch 3, Carola Rackete, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini a déclaré que les migrants devaient être débarqués « dans un port tunisien », « la Tunisie étant plus proche que Lampedusa », et que si l’ONG s’entêtait, il mettrait en oeuvre « toutes les procédures pour empêcher l’arrivée du bateau dans un port italien ». Mais Salvini n’est pas à l’abri d’un nouveau camouflet.
Selon la télévision publique Rai, cinquante-cinq autres migrants en péril au large de Lampedusa ont été récupérés ce jeudi en fin de soirée par des vedettes de la police de la douane et des garde-côtes italiens, puis débarqués dans le port de la petite île sicilienne.