Tusk répond sèchement à Poutine après ses propos sur le progressisme

Le président russe a accordé un entretien au Financial Times, alors que débute le sommet du G20 à Osaka, dans lequel il affirme que « le progressisme a vécu ». Des propos qui ont fait réagir un autre participant au sommet d’Osaka, le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Évoquant l'accueil de migrants en Europe, le président russe a, dans une interview publiée vendredi dans leFinancial Times, estimé que « le progressisme a vécu ».

Les progressistes « ne peuvent plus désormais dicter aux gens ce qu'ils doivent faire comme ils ont tenté de le faire ces dernières décennies », y déclare, entre autres, le chef de l’État russe alors que les populistes en Europe et aux États-Unis ont le vent en poupe.

Vladimir Poutine a critiqué la décision de la chancelière allemande Angela Merkel d'ouvrir la porte à un million de réfugiés en Allemagne, estimant qu'il s'agissait d'une « erreur capitale ». Il a en revanche loué la politique de fermeture des frontières aux migrants illégaux du président américain Donald Trump.

« Cette idée progressiste présuppose que l'on ne peut rien faire. Que les migrants peuvent tuer, piller, violer en toute impunité du fait que leurs droits sont protégés », a poursuivi le président russe. « Cette idée est devenue obsolète et est en conflit avec les intérêts de l'immense majorité de la population », a déclaré M. Poutine au quotidien financier britannique.

Décalage horaire

Ironisant devant la presse sur le fait l'insomnie due au décalage horaire lui avait permis de lire l’entretien dans le Financial Times, le chef du Conseil européen Donald Tusk a contre-attaqué depuis le Japon, où il participe au sommet du G20.

« Grâce à mon insomnie due au décalage horaire, j’ai pu lire l'intégralité de l’interview de Vladimir Poutine au Financial Times. Je dois dire que je suis en total désaccord avec l'argument principal selon lequel le progressisme est obsolète », a déclaré M. Tusk au cours d'une conférence de presse organisée à Osaka.

« En tant qu'Européens, nous sommes ici pour défendre avec fermeté et sans équivoque la démocratie progressiste. Quiconque affirme que la démocratie progressiste est obsolète dit par là même que les libertés sont obsolètes, que l'état de droit est obsolète et que les droits de l'homme sont obsolètes », a rétorqué l'ancien Premier ministre polonais..

« Pour nous en Europe, il s'agit de valeurs essentielles et vivaces », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Ce que je trouve vraiment obsolète c’est l'autoritarisme, le culte de la personnalité et la loi des oligarques même s'ils peuvent sembler parfois efficaces. ».

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