Une ultime réunion avec la Russie est prévue la semaine prochaine au niveau des ambassadeurs, mais il y a peu de chance pour que le traité et ses mécanismes de contrôle soient sauvés. C'était l'un des derniers mécanismes de contrôle sur les armements en Europe après la fin des traités ABM sur les armes nucléaires et FCE sur les armes conventionnelles. Sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), l'Otan tend la main aux Russes, trop y croire non plus.
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C'est un exercice d'équilibriste auquel s'est adonnée l'Otan, sur la question de la fin annoncée du traité FNI. Comment rester crédible et dissuasif, sans pour autant ruiner les efforts diplomatiques engagés afin de faire revenir Moscou à la table des discussions ? Un conseil Otan-Russie devrait se dérouler le 5 juillet au siège de l'Otan, même si peu de choses sont attendues de cette rencontre de la dernière chance.
Du coup, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg assurait dès mercredi que l'Alliance allait renforcer ses défenses, mais sans pour autant déployer des nouveaux missiles en Europe. Autrement dit, l'Alliance ne veut pas d'une nouvelle crise des Euromissiles, comme lorsque dans les années 1980, fusées américaines Pershing et SS20 russes se faisaient face en Europe.
Mais l'Otan rappelle que les missiles incriminés SSC-8 sont difficiles à « détecter » quand ils sont déployés. En clair, l'Alliance pourrait renforcer ses moyens d'observations et des renseignements aux portes de la Russie : ce qui est générateur de tensions supplémentaires.
Au final, la mort du traité pourrait bien arranger les Américains comme les Russes. Moscou pourrait continuer à déployer ces missiles pour peser politiquement sur les pays européens, particulièrement à l'Est ; les États-Unis pourraient, quant à eux, développer des armes de plusieurs milliers de kilomètres pour calmer les ardeurs de Pékin en mer de Chine.