Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
Jusqu’à son arrestation, Oïoub Titiev dénonçait inlassablement les atteintes aux droits de l’homme perpétrées en Tchétchénie. En janvier 2018, la police découvre 200 grammes de cannabis dans le coffre de sa voiture. Un coup monté, affirme le militant qui est condamné quatre années de prison.
Mais Oïoub Titiev ne purgera pas l’intégralité de sa peine. Une libération anticipée saluée par Oleg Orlev, de l’ONG Memorial : « Notre réaction est une réaction de joie, dit-il. Je suis très heureux que notre ami et collègue soit remis en liberté dans dix jours. Vous savez, Oïoub était très sceptique sur ses chances de libération. Il n’y croyait pas et il ne pensait pas qu’il pourrait retrouver la liberté et c’est très inattendu pour lui. Malheureusement, sa santé s’est détériorée. Son état physique est moins bon qu’avant son arrestation, et il a subi beaucoup d’épreuves depuis un an et demi. »
Depuis son arrestation, et sa condamnation, Oioub Titiev n’a cessé de clamer son innocence. Ironie du sort, l’annonce de sa libération intervient alors qu’une autre affaire similaire a éclaté à Moscou. Cette fois c’est un journaliste d’investigation qui est poursuivi pour trafic de stupéfiants. Là encore, les policiers chargés de l’enquête sont accusés d’avoir placé eux-mêmes la drogue, afin de piéger le journaliste.