Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Sur le pont Marguerite qui enjambe le Danube, des fleurs, des bougies et des messages. Le père Sylvestre est bénédictin, il est venu de son abbaye, en province. Il a apporté des roses blanches en hommage aux victimes. « Je voulais me recueillir, penser à ces personnes qui étaient venues ici se reposer, oublier le quotidien… Et ça s’est fini en tragédie », confie-t-il.
Heydin a 24 ans. Cette jeune coréenne étudie la communication à Budapest. Depuis la berge, elle observe le fleuve où l’armée hongroise a installé un ponton, juste au-dessus du site du naufrage : « C’est vraiment très triste. Et pourquoi la police ne travaille pas ? Je me sens en colère. Et puis, on n’a pas pu sauver ces gens. Alors on se sent inutile et totalement impuissant. »
Le Danube est en crue et le courant est tellement fort que les plongeurs ne peuvent pas accéder à l’épave. Alors en attendant, l’heure est au recueillement. Vendredi soir, ils étaient plus d’une centaine, comme Monika, à déposer des bougies et des bouquets de roses devant l’ambassade de Corée.
« Ce drame aurait pu arriver à n’importe qui ! Beaucoup de Hongrois font des croisières en bateau, il n’y a pas que des touristes, raconte-t-elle. Il y a vraiment trop de bateaux sur le Danube. »
Comment la catastrophe a-t-elle pu se produire ? La question est dans tous les esprits.