Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Dans cette Europe où la famille socialiste est très affaiblie, le succès de Pedro Sanchez détonne. Le chef du gouvernement sortant, qui s’apprête à en former un nouveau d’ici peu, a la satisfaction de voir que son embellie continue. Le parti socialiste est le large vainqueur des européennes, loin devant les conservateurs du Parti populaire et des libéraux de Ciudadanos.
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Sa formation est aussi la plus votée à l’issue des régionales et des municipales : les socialistes arrivent largement en tête en Estrémadure ou en Castille-Leon. Et ils conservent des villes-clés comme Séville ou Saragosse. On peut dire que Pedro Sánchez a réussi l’exploit de faire de son parti un mouvement hégémonique, en pole position dans presque toute l’Espagne.
Vers une alliance des droites ?
Sa joie a tout de même des limites. Barcelone va certainement avoir un maire séparatiste, Ernest Maragall, et cela compliquera les relations avec les sécessionnistes catalans. La droite récupère de justesse la mairie de Madrid, tout comme la région de la capitale, le principal pôle économique et financier.
Et puis, ailleurs dans le pays, même en étant les plus votés, les socialistes devront s’incliner si les trois forces de droite s’allient, conservateurs, libéraux et ultras de Vox. Or, cette alliance semble se dessiner un peu partout, malgré les protestations de la gauche qui juge immoral, « tout rapprochement avec l’extrême droite populiste ».