Depuis la constitution du bureau du Parlement mardi dernier, les membres de l'opposition de droite avaient réclamé à sa présidente, la socialiste Meritxell Batet, de suspendre les quatre députés catalans emprisonnés. Après trois jours de consultations juridiques, la présidente du Congreso a tranché.
Du côté des indépendantistes de Junts per Cataluña, Laura Borras dénonce : « Le vote des citoyens a fait de nos compagnons des députés du Congrès, mais l'architecture juridico-institutionnelle de l'État espagnol s'est chargée de les écarter. »
Un député incarcéré également tête de liste aux européennes
À deux jours des élections municipales, régionales et européennes, beaucoup utilisent cette décision pour critiquer leurs opposants. À l'image de Manuel Valls, candidat à la mairie de Barcelone, opposant à l'indépendantisme, que les sondages placent derrière les socialistes. « Je crois qu'il était temps que le bureau du Parlement prenne cette décision, a-t-il déclaré, parce que ce débat durait depuis trop longtemps. »
Pour Diana Riba, de la gauche indépendantiste catalane, le scrutin de dimanche posera aussi problème : « Quand Oriol Junqueras gagnera les élections européennes et sera élu député, que feront-ils ? Ils demanderont au Parlement européen de le suspendre ? »
Député suspendu ce vendredi, le président du parti ERC Oriol Junqueras, incarcéré depuis un an et demi, est également tête de liste aux européennes et devrait être élu ce dimanche, supposant un nouveau casse-tête juridique sans précédent.
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