Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
C’est un combat qu’il mène seul, depuis 11 semaines. Tous les vendredis, Arshak Makichyan manifeste avec sa pancarte, en plein cœur de Moscou.
Âgé de 24 ans, cet étudiant a longtemps hésité avant de se lancer. « Au début, j'avais peur de protester parce qu'en Russie c'est dangereux, mais j’ai décidé qu'il fallait agir pour la défense du climat et j’ai eu l’idée de faire un piquet solitaire », explique-t-il.
En Russie, pour manifester sans autorisation préalable, il faut impérativement être seul. C’est l’origine de ces « piquets solitaires » devenus l’une des principales formes de mobilisation dans le pays. Mais cela n’empêche ni les contrôles de police ni les regards parfois malveillants des passants.
« On ne m'a pas encore tapé dessus, pourtant j'ai lu que les policiers envoient parfois des provocateurs s'il y a un piquet solitaire. Donc, oui, ça me fait peur », avoue-t-il.
Malgré tout, Arshak veut continuer à parler d’écologie dans un pays où, dit-il, la question n’intéresse ni les médias ni les autorités.
« Ceux qui me voient vont peut-être s’intéresser au réchauffement, mais la plupart des gens en Russie ne savent pas ce que c’est. Ou alors ils disent qu’il n’y a pas de preuve, que c’est une invention américaine. »
Pour participer aujourd’hui à la grève mondiale pour le climat, Arshak devra une fois de plus le faire seul avec sa pancarte. Selon le jeune homme, les autorités ont, en effet, refusé l’organisation d’une manifestation collective.
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