Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
« Ça a commencé à 7 heures du matin quand ils ont sonné à la porte. Je suis allé ouvrir et là, il y avait dix hommes du FSB qui étaient là avec un traducteur. Ils ont expliqué qu’ils venaient chercher Philippe. »
Chaque détail, chaque minute de cette journée du 14 février reste gravée dans la mémoire de Cécile Delpal. La perquisition des forces de sécurité russes va durer plus de 8 heures. Son mari sera finalement arrêté, accusé de fraude avec quatre autres employés de Baring Vostok.
« C’est une affaire complètement commerciale qui n’avait rien à faire au pénal. Donc on ne pouvait absolument pas se douter que la police allait débarquer et emmener Philippe. »
Pour les avocats de Philippe Delpal et pour son épouse, cette affaire a été montée de toutes pièces par un ancien partenaire de Baring Vostok qui s’estimait lésé par le fonds d’investissement. La pratique est courante en Russie – mais n’avait jamais été utilisée jusqu’à présent à l’encontre d’investisseurs étrangers.
« J’en suis persuadée, cette affaire va être réglée et tout le monde va bien se rendre compte qu’il n’y a rien en fait, qu’ils sont complètement innocents, ça j’en suis sûre. On ne sait pas quand, ça va être long… Mais ça se fera ! »
Cette arrestation a suscité un véritable coup de tonnerre dans les milieux d’affaires en Russie. De nombreuses personnalités du monde économique russe ont d’ailleurs apporté leur soutien aux prévenus. Et se sont inquiétés du signal désastreux envoyé par la Russie auprès des investisseurs étrangers.