De notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Theresa May a donc fixé une date pour ce qui sera très probablement sa dernière tentative de faire accepter son accord de Brexit. La Première ministre a décidé de contourner l’obstacle d’un 4e vote sur son traité de retrait en faisant voter à la place un projet de loi qui doit ouvrir la voie à une sortie de l’UE. Ce texte doit être publié la semaine prochaine puis les parlementaires voteront dessus le 5 juin au soir après deux jours de débats et en plein milieu de la visite d’État du président américain Donald Trump à Londres.
Un choix de date surprenant et qui a provoqué une levée de boucliers de nombreux députés conservateurs comme travaillistes qui préviennent déjà que le texte a toutes les chances d’être rejeté et Theresa May à nouveau humiliée. Mais du point de vue de la Première ministre, le temps presse pour deux raisons : elle doit faire face jeudi 16 mai à ses députés dont beaucoup réclament sa démission ; qui plus est les élections européennes la semaine prochaine s’annoncent catastrophiques pour le parti conservateur et l’annonce de ce vote début juin permet à la dirigeante de montrer qu’elle avance sur le Brexit.
Néanmoins si cette stratégie peut peut-être assurer sa survie jusqu’au départ de Donald Trump, il apparaît de plus en plus clair que Theresa May est à court de solutions et ses jours à Downing Street sont eux comptés.