Avec notre correspondant régional, Jean-Arnaud Dérens
C’est une fin de campagne tendue qu’a connue la Macédoine du Nord. Le gouvernement social-démocrate de Zoran Zaev dramatise l’enjeu et présente le scrutin comme un nouveau référendum en faveur de l’accord conclu avec la Grèce et donc de la « perspective euro-atlantique du pays ».
Mais il n’est pas certain que cette mobilisation permette d’assurer la victoire du candidat soutenu par la coalition au pouvoir, Stevo Pendarovski, ni surtout de convaincre suffisamment d’électeurs de se rendre aux urnes.
Or, si la participation n’atteint pas la barre de 40% des électeurs inscrits, le scrutin sera invalidé. L’opposition nationaliste accuse déjà les sociaux-démocrates et leur partenaire albanais de coalition, l’Union démocratique pour l’intégration, de se préparer à bourrer les urnes, laissant planer l’idée qu’elle pourrait ne pas reconnaître une éventuelle élection de Stevo Pendarovski.
C’est donc les chiffres de participation que l’on observera tout au long de la journée de vote, mais aussi ce qui se passera dans les villages albanais. Le vote de cette communauté, qui représente 20% de la population totale du pays, risque bien d’être le facteur crucial. Si le scrutin est invalidé, c’est d’ailleurs un Albanais, Talat Xhaferi, le président du Parlement, qui assumera la présidence par intérim du pays.