Législatives en Espagne: derniers meetings pour la droite et l’extrême-droite

Avant les législatives de dimanche 28 avril, la droite et l’extrême-droite tiennent leurs derniers meetings. Le nouveau et extrémiste Vox, ayant le vent en poupe, a regroupé ses partisans Plaza de Colon. À quelques kilomètres de là, le traditionnel Parti Populaire faisait aussi son meeting.

Avec notre envoyée spéciale à Madrid, Béatrice Leveillé

Formé par d’anciens militants du PP déçus par la gestion de la crise catalane, Vox devrait faire une entrée fracassante au Cortes après une violente campagne sur les réseaux sociaux, mais aussi sur des bus qui affichent l’image d’un bébé couvert de sang : Vox veut supprimer le droit à l’avortement. « La vie est sacrée », scandent les militants. Les féministes sont la cible principale de ce parti, après les indépendantistes catalans.

« Pour moi Vox représente l’unité de l’Espagne ! Nous avons repris le drapeau et nous voulons lutter contre le coup d’État que nous avons vécu en Catalogne très récemment, nous explique une femme. Nous, on n’attaque personne, nous respectons les opinions des autres mais nous voulons récupérer le pays dont nous avons hérité de nos parents. »

« C’est le seul parti qui défende l’Espagne. Jamais je n’ai voté, dans aucune autre élection, mais c’est le meilleur parti, celui qui m’a mobilisée pour voter », renchérit une autre.

Antiféministe, anti-avortement, anti-indépendantiste, anti-islam, anti-immigration… Pour ses partisans, Vox est bien sûr à droite, mais pas à l’extrême-droite : « Non, non, c’est des mensonges parce qu’on représente une espérance, une alternative, et ils ont tous peur. Je suis libérale, jamais je ne voterai pour l’extrême droite », assure une autre supportrice.

Après une campagne très droitière, le PP aussi au centre-droit

Malgré des sondages peu prometteurs, la droite croit encore en ses chances de reconquérir le pouvoir. Et le Parti Populaire (PP) a organisé son dernier meeting à Madrid, au WiZink Center, une salle qui peut accueillir 10 000 personnes.

Le leader du PP, Pablo Casado, a fait une campagne très à droite, se revendique désormais au centre. Peu importe : pour ses partisans, le PP est avant tout le choix le plus sérieux.

« C’est le plus sûr, parce que certains partis, comme Vox d’un côté et Podemos de l’autre, se sont radicalisés, nous explique un militant. Le PP est une valeur sure et c’est un parti qui a démontré que, quand il gouverne, il a de bons résultats économiques et c’est ce dont on a besoin. »

Le PP ne pourra gouverner que s’il y a une alliance entre les trois droites : avec les libéraux de Ciudadanos et Vox, le parti d’extrême droite. « C’est très ambigu de parler d’extrême droite, opine une présente, j’ai beaucoup d’amis qui sont avec Vox et le mieux c’est de s’allier avec eux et de nous entraider ».

« Il n’y a pas d’extrême droite en Espagne, nous sommes au centre droit et Vox est à droite », défend une autre.

Comme quoi, en Espagne, l'expression « extrême-droite » reste encore tabou plus quarante ans après la fin de la dictature de Franco.

Alors que les militants de Vox et de Ciudadanos sont presque tous issus du Parti Populaire, le scrutin de dimanche pourrait finalement rassembler à nouveau la droite espagnole.

► à (re)lire : Vox, un parti populiste aux portes du Parlement espagnol

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