C'est au terme d'une opération très délicate mise au point en octobre dernier et conduite par les États-Unis que le gouvernement kosovar a pu annoncer ce samedi le retour au pays de 110 de ses ressortissants.
« Tôt ce matin, le 20 avril 2019, 110 ressortissants du Kosovo ont été rapatriés de la zone de conflit en Syrie, a déclaré le commandant de la police kosovare, Rashit Qalaj. Parmi eux, 4 combattants, 32 femmes et 74 enfants, dont 9 ont perdu leurs parents dans la guerre. »
Selon le ministère de l'Intérieur, quelque 300 Kosovars sont partis combattre en Syrie et en Irak dans les rangs de jihadistes. Environ 70 y auraient perdu la vie, 120 autres seraient rentrés avant samedi et seraient actuellement incarcérés.
« Notre objectif n'était pas seulement d'empêcher nos ressortissants de participer aux conflits étrangers, a expliqué Abelard Tahiri, le ministre de la Justice du Kosovo. C'est aussi d'agir concrètement pour permettre à ceux qui se sont retrouvés dans ces zones de retourner chez eux. Nous avons travaillé des mois, pour parvenir à cet objectif. »
Le Kosovo, à 90% musulman, est en proportion de sa population (1,8 million), le pays européen qui a fourni le plus fort contingent de combattants jihadistes en Irak et en Syrie.
Le pays s'est doté en mars 2015 d'une loi plus sévère pour empêcher le recrutement des jihadistes : jusqu'à 15 ans de prison pour ses ressortissants qui partent combattre à l'étranger.