Présidentielle en Ukraine: la corruption au coeur des préoccupations des électeurs

La campagne présidentielle est officiellement terminée en Ukraine. Demain dimanche 21 avril, les électeurs désigneront leur président pour les cinq prochaines années. Selon les derniers sondages disponibles, l’humoriste Volodimir Zelenskiy est crédité de 72,2% des voix contre 25,4% pour le chef de l’Etat sortant. Parmi les griefs formulés à l’encontre de Petro Porochenko : l’inefficacité de la lutte contre la corruption. Une corruption encore très présente et que dénoncent les électeurs.

avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio

Dans son hautparleur perché sur sa camionnette un guide touristique propose des tours à Mejigorie, l’ancienne résidence du président Ianoukovitch, devenu le symbole de la corruption de l’ancien régime.

Cinq ans après la révolution, avec la hausse des prix et la guerre à l’Est, la corruption reste l’un des principaux soucis des Ukrainiens. C’est ce qui pousse Tetiana et son fiancé, tous deux étudiants, à chercher à terminer leur cursus à l’étranger. « C’est difficile en Ukraine de briser le plafond de verre de la corruption et de se faire une place à l’université, au travail. C’est pourquoi nous avons décidé de partir », nous raconte Tetiana.

Après la révolution de Maidan, plusieurs institutions de lutte contre la corruption ont été créées, mais leur champ d’action est limité par le manque de volonté politique, explique Daria Kaleniuk, directrice de l’ONG Centre de lutte contre la corruption. « Les organes de lutte contre la corruption sont constamment sous pression et subissent des attaques. Le système judiciaire défend des intérêts politiques. Nous voyons dans cette campagne électorale que les gens sont lassés de cette élite politique. Ils estiment qu’elle doit être sanctionnée politiquement pour ne pas avoir tenu ses promesses ».

Petro Porochenko a demandé pardon de n’avoir pas avoir mené à bien la lutte contre la corruption. Une déclaration, qui même si elle a l’air sincère, pour Daria Kaleniuk, vient sans doute un peu tard.

à (re)lire: Présidentielle en Ukraine: au chevet d’une économie touchée par la corruption

Partager :