Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau,
A deux pas de la gare madrilène d’Atocha, non loin du tableau Guernica de Pablo Picasso, ils sont plusieurs centaines à s’être réunis autour de leurs leaders. Rafael Mayoral, Teresa Jimenez, Irene Montero. Et surtout Pablo Iglesias, le cofondateur de Podemos il y a tout juste cinq ans. Podemos n’avait pas tardé à connaître une ascension fulgurante, devenant la troisième formation parlementaire, mais elle a aujourd’hui perdu du terrain dans les sondages et l’inquiétude se fait jour, à l’approche des législatives générales du 28 avril.
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Pourtant, ce samedi, l’enthousiasme est au rendez-vous. Carmen, 49 ans, est fonctionnaire. Elle est « très émue » et apprécie les dirigeants du mouvement : « Ce sont des personnes qui ont de la valeur et qui sont préparées. Certains sont des professeurs en sciences politiques. Des gens sérieux qui méritent qu’on leur donne une chance ».
Défendre leur projet de société
Les orateurs se suivent. Ils parlent des droits sociaux, des dangers du changement climatique, de la lutte contre les multinationales, de la corruption du pouvoir. Ils disent que, eux, Podemos, portent un projet nouveau de société. Juan Luis, militant de la première heure et entrepreneur, croit fermement que Podemos incarne l’avenir. Il se sent « empli d’espoir, même s’ils veulent nous enterrer depuis qu’on est nés, précisément ici il y a cinq ans ».
Finalement, c’est au tour de Pablo Iglesias de prendre la parole. Il harangue la foule, il affirme qu’il est prêt à affronter « la coalition des droites » et qu’il est prêt à gagner le scrutin avec l’appui des socialistes. Podemos est aujourd’hui une formation divisée et affaiblie, mais qui n’a certainement pas dit son dernier mot.