Avec notre correspondante à Istanbul, Anne Andlauer
Ni l’indignation de ses opposants, ni les protestations de la Nouvelle-Zélande ne font céder Recep Tayyip Erdogan. En campagne pour les municipales du 31 mars, le président turc a encore diffusé des images de l’attaque contre les mosquées de Christchurch lors d’un meeting à Eskisehir, dans l’ouest de l’Anatolie. Des images filmées par le tueur au moment de la fusillade, partiellement floutées par la présidence turque, mais projetées à plein volume sur un écran géant et retransmises en direct par toutes les chaînes d’information, qui ne manquent aucun discours de Recep Tayyip Erdogan.
Une fois de plus, le chef de l’Etat a utilisé ces vidéos pour s’en prendre à son principal opposant, qui avait osé évoquer « le terrorisme issu des pays d’islam ». Recep Tayyip Erdogan profite surtout de l’attaque pour se présenter en sauveur de la Turquie et en leader musulman, après avoir bâti toute sa campagne sur le thème de « la nation en danger ».
Le dirigeant turc, qui est allé ces derniers jours jusqu’à appeler la Nouvelle-Zélande à rétablir la peine de mort, semble prêt à sacrifier ses bonnes relations avec ce pays pour des enjeux électoraux. La Première ministre néo-zélandaise a d’ailleurs demandé à son chef de la diplomatie de « remettre les pendules à l’heure » lors de sa visite en Turquie.
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